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les films imprimés ont été énumérés séparément dans les importations des Etats-Unis.
Pendant les cinq mois qui ont suivi (c'est-à-dire du 1 3 juillet à fin novembre 1910) les importations se sont élevées en mètres à 1.530.005, évalués à 1.561.896 francs, ce qui indiquerait une légère diminution.
Mais quel sera l'avenir de nos affaires européennes aux Etats-Unis? Bien malin qui le saurait, car l'industrie du film n'est point immobile et se développe selon des courbes incertaines. Au surplus, elle est en perpétuel enfantement et peut être, d'un jour à l'autre, modifiée par quelque découverte imprévue.
On peut toutefois remarquer que nos collègues américains ont fait depuis deux ans des progrès considérables, auxquels nous avons, d'ailleurs, largement contribué. Leur fabrication devient meilleure chaque année. Leurs scénarios — je parle des bonnes marques, bien entendu — sont établis avec une réelle connaissance du goût américain et leurs artistes ont un sens du cinématographe quil est fort rare de trouver chez nos comédiens. Et ceci n'est pas un jugement personnel. Mounet-Sully auquel je montrais un jour un film américain, bondissait dans la salle, en criant, avec sa fougue coutumière : « Mais ces gens-là sont de grands artistes! » Il eut dû, pour
être juste, ajouter le mot « cinématographistes » ce qui change un peu la question, mais il ne le fit pas, car il est l'homme des enthousiasmes.
Donc, nos collègues yankees ont fait pas mal de chemin depuis ces dernières années et, se trouvant bien placés sur leur propre marché, y contrarient manifestement l'essor de notre pénétration. Ils sont chez eux, et en profitent sans timidité: c'est leur droit. Une sorte de trust, bien organisé, et qui groupe dans une discipline remarquable les grandes marques Biograph, Vitagraph, Edison, Palhé frères et quelques autres, fournit près des deux tiers de la consommation en film des Etats-Unis. Le reste des exploitations demande ses films aux maisons indépendantes qui sont fort nombreuses et qui travaillent commercialement sous la bannière de la Sales Company. C'est de cette organisation que relèvent Y Eclair, Ambrosio, Itala, Lux et quelques fortes entreprises d'édition américaines.
Je crois que, malgré de grosses fautes commises, les marques européennes trouveront encore un débouché aux EtatsUnis, à la condition qu'elles agissent de concert et loyalement unies Pour nous qui serons demain fabricants américains, j'ai la certituds du succès... Mais je ne puis rien dire de plus. »
G. D.
Société Générale de Location de îilim
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