Cine-Journal (1926)

12 Si Romanetti est généreux dans les heures de liesse il l’est peut-être davantage avec ceux que le malheur a frappé, les aumônes étaient sans nombre et sa pitié jamais éveillée en vain. En 1923 pendant une chasse, un hydravion capota dans le maquis. Romanetti et ses hommes se portèrent au secours des aviateurs. Les premiers soins étaient donnés lorsque les Autorités prévenues arrivèrent... Tandis que le bandit laissait la place aux Officiels, sa femme restait au chevet des victimes. Hélas quelle que soit l’auréole de ce Corse qui refusa de connaître la Loi de son pays, il était nécessaire que la justice, si boiteuse, si patiente fut-elle, puisse dire son mot à son tour. Romanetti. poursuivi pour meurtre a tiré sur les représentants de la Loi ; le 26 avril 1926 une balle de Lebel mit son point final aux aventures du dernier bandit Corse. On parlera de lui, sous le chaume, bien longtemps... comme d’un Héros de Légende, mais le récit filmé par Monsieur G. Dini sera le plus vivant, le plus coloré qui pourra intéresser tous les Amateurs de Romanesque. Les scènes d’évocation ont été jouées par G. Gauthier et Nina Orlove sur les indications de Romanetti. DÉW© Y Grand sérial français en 5 épisodes Edition G. P. C. CINQUIEME EPISODE Les Dernières Larmes A toutes les questions, Bourdet a refusé de répondre; accusé de s’être introduit chez Mme Bourdet dans un but qu’on ignore, mais porteur de papiers au nom du banquier disparu. Bourdet est soupçonné d’être l’assassin de Bourdet lui-même. Pour prouver son innocence, il n’aurait qu'un mot à dire... Se faire reconnaître. Il reste muet. C’est aujourd'hui qu'il passe en cour d’assises. Pour connaître les mystères de l’affaire Bourdet. une foule considérable se presse entre les murs du célèbre prétoire. Les charges relevées contre l’accusé sont accablantes et le mutisme absolu dans lequel il se renferme ne fait qu’aggraver son cas. O11 appelle les témoins... Mareuil s’avance et raconte tout ce qu’il sait... et plus encore. Il parle de Bourdet, sans ménagement d’ailleurs, et du drame qui s’est déroulé dans la villa. Et Mme Bourdet s’avance à la barre. Elle, c’est la veuve qui vient réclamer justice contre l’homme qui a tué le mari qu’elle adorait, contre celui qu’elle regarde* de toutes les forces de sa haine... Mais voici que ses yeux s’ouvrent démesurément... et qu’un grand cri sort de sa poitrine... et sans pouvoir prononcer un mot, Mme Bourdet s’écroule sur le sol. Dans la salle, l’émotion est à son comble, un grand mouvement se fait soudain... Au fond, la porte vient de s'ouvrir et un homme traînant derrière lui deux gardes qui se sont agrippés à ses vêtements, se dirige vers la barre. Cet homme c’est la Rincette qui a des révélations à faire... « Le banquier Bourdet n’a pas été assassiné... le cadavre repêché en Seine est celui d’un pauvre bougre nommé Lapluche auquel Bourdet, un soir — le soir où deux hommes et une femme décidèrent de le faire tuer par des apaches qui viennent d'avouer — fit cadeau de son pardessus. » Prudemment, Mareuil, Dubois et la Svska gagnent la sortie. On interroge la Rincette Quelles preuves peut-il donner de ce qu’il avance? L’accusé qui baisse la tête et qui a refusé de parler, ne peut pas être l’assassin du banquier Bourdet... pour la bonne raison que le banquier Bourdet... c’est lui... Vérité qu’affirme Mme Bourdet, puisque maintenant elle est dans les bras de celui qu’elle accusait tout à l’heure, dans les bras de son mari. Brisé par l'émotion, les veux gonflés de larmes, Bourdet regarde La Rincette. Pourquoi, pourquoi a-t-il fait cela ? La Rincette n’a rien fait à la légère. Les agissements de Mareuil ont été percés à jour. On sait qu'il fut une canaille dont Bourdet fut la victime. Bourdet peut, s'il le veut, reprendre demain la brillante situation qu’il occupait jadis, entouré de la sympathie générale. Quant à Mareuil. Mais où diable est Mareuil? Le bonheur s’est de nouveau installé au foyer des Bourdet. Et la Rincette, qui fait partie de la maison, profite de ce bonheur retrouvé grâce à lui... La Soufflerie AUBERT n’est pas un luxe inutile. C’est une garantie contre tout danger d’incendie.