Cine-Journal (1926)

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Lettre ouverte à M. Gaudinet Lyon, le 23 juin 192(>. Monsieu r, Je viens de lire avec beaucoup (1 intérêt, dans le « Ciné-Journal-Le Journal du Film » du 18 juin, votre article sur la situation de la petite et moyenne exploitation. Voulez-vous me permettre, cher Collègue, que que s petites observations, tout à fait personnelles, que l’expérience d’une trentaine d’années de métier m’autorise un peu à vous faire? Dans votre article, sur beaucoup de points, je suis pleinement de votre avis. Lorsque j étais comme vous petit exploitant et président de mon Syndicat, je prêchais l’abattement à la base et la suppression de toutes les taxes, qui touchent, je ne dirai pas les directeurs de cinémas exclusivement, mais tous les directeurs de spectacles en général. Vous voulez sauver la petite et la moyenne exploitation. Vous avez raison et je suis de votre avis. Mais comme le soleil luit pour tout le monde, il ne suffit nas, lors même (lue l’on est le nombre, de sauver les uns au détriment des autres. Il faut les sauver tous, car en les sauvant tous, vous sauverez le nombre incalculable de travailleurs vivant soit directement, soit indirectement du spectacle. Voilà, cher Collègue, ce qui s’appelle de la solidarité. Pour y arriver, que faut-il faire? C’est bien simple et là je veux relever votre propre nhra.se: « Ce n’est pas à la porte de nos établissements qu il faut murmurer notre dé'resse ». Donc, procédons avec ordre et méthode : il faut d’abord réveiller les négligents et les indifférents et leur demander, comme vous le faites avec juste raison, l’union franche et loyale, car sans cette union, on ne peut rien faire; ensuite se grouper par région, tous spectacles réunis; former des Fédérations régionales où toutes les branches du spectacle seraient représentées et, enfin, former la Confédération du spectacle. Oui, mais voilà! Pour arriver à cela, il ne faudrait pas qu’à Paris, dont vous avez la chance de faire partie, pas plus qu'en province, qui, elle, représente incontestablement le nombre, bien que traitée en parente pauvre, chacun tirât la couverture de son côté. T. à est la grosse erreur. Voyez-vous, mon cher Collègue, il y a des sacrifices que les militants depuis de nombreuses années sur la brèche doivent faire. Tous ces braves gens qui ont travaillé pour l’in térêt de leur organisation et qui ont obtenu des résultats indiscutables, il faut, dis-je, (jue ces braves gens fassent abandon de cette petite pointe d’orgueil qui est le menu défaut de tout être humain et laissent de côté toutes ces questions de chapelle si nuisibles à l’intérêt général de notre corporation, pour ne voir que la réalisation de cette union et de cette solidarité. C’est par cette union que les 50 % ont été obtenus. Et ne croyez pas qu’i|l y a eu un « bourrage de crâne » quelconque. C’est par la désunion et par les luttes intestines que nous perdrons l’avantage du dégrèvement du 50 % si nous continuons à marcher chacun pour soi et chacun de son côté. Les grands, les petits et les moyens établissement profitent proportionnellement de l’avantage : un petit qui payait 100 fr. avant le dégrèvement, ne doit plus en payer aujourd’hui que 50. C’est déjà quelque chose. Paris ne s’est pas fait en un jour. Vous prétendez que c’est peu, je suis d’accord avec vous; mais vous conviendrez, comme moi, ([lie c’est tout de même quelque chose. Or ce quel, (jiie chose touche aussi bien le porte-monnaie des grandes, que des petites et moyennes exploitations. Ce petit quelque chose que vous traduisez par « Un os à ronger » est le commencement de la côtelette que nous aspirons tous à manger tranquillement comme de simples mortels. N’oubliez pas, quoi qu’en disent certains, que c’est à la Fédération Générale de Province que nous devons ce petit résultat. En fin d’année il représente tout de "même une belle somme, contrairement à ce que prétendent certains détracteurs ne visant que leur intérêt particulier. Et maintenant, pour terminer, laissez à chacun le droit de discuter le prix des programmes. Ne cherchez pas à les réglementer, ni à les tarifer. Trop d’intérêts différents sont en jeu. En voulant soulager les uns vous chargeriez les autres et le résultat serait contraire à ce que vous désirez. Exeusez-moi d’avoir été aussi long. Ne voyez dans cette lettre que le seul désir de réunir les bonnes volontés comme la vôtre, pour réaliser cette fameuse union qui n’existe qu’en paroles et non en fait, parce que l’on ne veut pas comprendre. Veuillez agréer, Monsieur et cher Collègue, l'assurance de ma considération distinguée. S. SIRDEY, Ex-Président du Syndicat des Directeurs de Cinémas de Lyon et du Sud-Est. Vice-Président de la Fédération de Lyon et du Sud-Est.