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20° ANNEE. — N° 883.
Le Numéro: 2 Francs
30 Juillet 1926
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REVUE HEBDOMADAIRE
D’INFORMATIONS
CINEMATOGRAPHIQUES
Rédaction et Administration
30, Rue Bergère, PARIS. Tel. Gut. 61-54
Rédacteur en Chef:
L. DRUHOT
ABONNEMENTS ANNUELS
FRANCE 70 fr.; ETRANGER 100 fr.
100.000 IMAGES A LA SECONDE !
Oui !... mais la nouvelle vient de New-York !
Il est entendu que les Etats-Unis d’Amérique recèlent dans leurs vastes flancs tout l’or du monde. Il est également entendu qu’ils ont le monopole du génie industriel et commercial. Il est aussi notoire que l’esprit de l’invention s’est réfugié chez eux et que, pour sa part, le vieil Edison est une manière de Jéhovah créateur qui lance sur le monde — même sur le vieux monde — les produits variés d’une étonnante imagination pratique, tels que le cinématographe, le phonographe et sans doute aussi la téléphonie sans fil.
Je ne trouve rien d’étrange à ce que les Américains organisent en leur faveur une formidable propagande; ils sont, avant tout, des hommes d’affaires et leur puissance de réalisation est assez grande pour qu’ils en aient une juste fierté.
Mais il m’apparaît extrêmement cocasse que la presse européenne, et principalement la française, leur tresse des couronnes enfantines pour des progrès dont ils ne sont, en aucune manière, les véritables auteurs. On dirait que la lumière ne vient à nous que par le foyer de New-York et que l’Europe est un abîme d’ignorance. Nous ne ferions pas mieux si nous voulions laisser aux Yankees l’impression de notre irrémédiable décadence, cette
« fin des Latins » que proclament depuis cinquante ans les Ango-Saxons de tous poils.
Dans le louable désir de ne pas grossir nos mérites nationaux, par peur de paraître prétentieux, nous donnons dans le ridicule travers de chanter les louanges de l’Amérique, même lorsqu’elle n’a rien fait que nous imiter.
Voici ce qu’on a pu lire ces jours derniers dans maints journaux quotidiens : « Un nouvel appareil photo-cinématographique vient d’être essayé à New-York et a donné des images d’une netteté parfaite. Cet appareil peut enregistrer 100.000 vues à la seconde. On peut apprécier la valeur de cette invention quand on songe que jusqu’ici les appareils ne peuvent prendre que seize vues à la seconde. Cette invention sera prisée particulièrement par les scientifiques et l’on envisage déjà la possibilité de s’en servir pour filmer les parcours des obus et les trajectoires d’engins de toute nature. »
Remarquez en passant que l’esprit de Locarno ne souffle pas sur les rives américaines et que la nouvelle invention a pris tout de suite chez nos alliés un caractère qui, pour être positif, n’en est pas moins quelque peu inquiétant. Mais chez les