Cine-Journal (1926)

Statistiques et Prévisions La Propriété Commerciale Sait-on qu’à l’heure actuelle il a été vendu en France et en Belgique 350.000 exemplaires de „ Mon Cœur au ralenti » et 450.000 exemplaires de « La Madone des Sleepings »? Voilà donc 800.000 exemplaires de romans fameux en circulation dans ces deux pays. Mais, comme on estime généralement que chaque exemplaire d’une oeuvre, vraiment digne de ce nom, passe dans cinq à six mains au moins, nous arrivons au chiffre formidable de 4 à 5 millions de lecteurs. Quatre à cinq millions de lecteurs que les films tirés de. ces romans inlércsscront au plus haut point. Et l’on est probablement au-dessous de la vérité. Car à ces millions de lecteurs si nous ajoutons au moins autant de personnes qui, pour des raisons quelconques, n’ont pas acheté les livres, mais qui en ont entendu parler, voilà un nouveau flot de spectateurs (pii se précipitera dans les salles où l’on passera « La Madone des Sleepings » et « Mon Cœur au Ralenti ». * Est-ce trop parler de 9 millions de spectateurs probables dans ces deux pays? Nous ne le pensons pas. Les dernières statistiques ont démontré (pie France et Belgique réunies possèdent plus de 3.500 salles. Mais gardons ce chiffre et soupposons que ces 3.500 cinémas représentent 3.500.000 places. Or, si l’on passait le même jour dans tous ces établissements « Mon Cœur au ralenti » et « La Madone des Sleepings » il n’y aurait pas assez de places pour tout le monde Il vous est donc facile, Messieurs les Directeurs, d’estimer vos recettes avec ces deux magnifiques films français que les Services de Location Réunis vous offrent et qui sortiront au cœur de la saison prochaine. Celte firme s’est d’ailleurs spécialisée, cette année, dans l’adaptation d’œuvres en vogue. Et c’est pour vous une publicité toute faite. C'est une bien grave question que celle-ci. « La propriété commerciale », déjà tant discutée, et que ces derniers temps les grandes associations prônèrent avec une unanimité touchante, c est peutêtre, en effet, et à y bien regarder, la lutte d’une propriété contre la Propriété; le conflit de certains droits contre le Droit, tout au moins dans certains esprits détracteurs. Le point de vue n’est pas tout à fait inexact d’ailleurs, mais la prétention ici se comprend et se justifie surtout psychologiquement, car il semble bien que l’instabilité tragique des destinées durant les nombreuses années de l’avant-guerre ait donné au cœur des survivants le besoin âpre de stabilité, et aggravé dans leurs préoccupations de tous ordres le souci principal de la sécurité. Celle-ci n’est-elle pas l’âme même de l’entreprise ? Chacun veut son droit, tous veulent leur droit, et comme il n’est pas le même pour chacun et pour tous, il y a lutte, laquelle revêt parfois un caractère désagréablement aigu. Le plus constant des principes, le plus inviolé peut-être, même lors des tourmentes révolutionnaires, n’a-t-il pas toujours été le droit de la propriété, et ne faut-il pas convenir que depuis la guerre, et pendant l’après-guerre, ce droit du fait des moratoria, taxations et prorogations diverses s’est trouvé, au moins limité, dans son exercice normal, régulier, légal pourrait-on dire ? La réponse n’est pas douteuse. Quels que soient les motifs, en effet, et ils sont sérieux, étant nés du souci de la paix sociale, qui ont inspiré le vote des dispositions successives concernant les loyers d’habitation, cefles-ci n’ont laissé aux propriétaires qu’une capacité diminuée, quant à leur droit même de propriétés. N’oublions pas, en effet, que ce droit est absolu dans son essence, et n’a de réserves en théorie juridique que vis-à-vis de l’intérêt général et de quelques intérêts supérieurs bien définis qui en restreignent, de servitudes légales, la libre disposition. C’est bien cette libre disposition d’ailleurs qui cons La Soufflerie AUBERT 'Le système 'le plus efficace de protection contre l’incendie.