Ciné-journal (1926)

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En marge de l’histoire du Cinématographe Par Georges Méfiés (Suite). Qu’il nie soit permis de rappeler que, vers I9°7> la variété infinie des pas de perforations et des pas des tambours d’entraînement empêchant chaque exploitant d’employer indistinctement des films de toutes marques, deux Congrès internationaux furent décidés. Ils se tinrent tous deux, à peu de temps d’intervalle, en 1908 et en 1909, à la Société de Photographie, rue de Clichy. J’eus l’honneur de présider ces deux Congrès. J’ai gardé précieusement une grande photographie prise a l'issue du deuxième Congrès. On avait offert un banquet à Eastmann, venu tout exprès d’Amérique. A ce banquet je pris la parole pour tâcher d'obtenir du grand potentat du film, à cette époque, une diminution du prix de la pellicule, qui nous semblait excessif Je couvris M. Eastmann de louanges méritées et des fleurs de rhétorique obligatoires, en français d’abord, puis en anglais, car il ne connaissait pas notre langue. Il me répondit par un très gracieux sourire et par un petit speecb improvisé et charmant, que je traduisis aux convives. Mais il resta intraitable. Ce fut un four brillant. l’ai cette photographie sous les yeux et je m’y vois encadré de MM. Gaumont, l’athé, Urban, de la Wanvick Trading Co, Rogers, Vandal, Jourjon, Smith, de la maison Eastmann, Prévôt, de la maison Pathé, May, Ralaigh et Robert, Paul (de Poudres), etc,.., etc..., toutes célébrités de cette époque, et d'une quarantaine de délégués, italiens (parmi lesquels Ambrosio), allemands, anglais et autres nationalités. Le deuxième Congrès International du Cinématographe (1909) Voici donc deux points fixés. L’initiative de la fondation de la Chambre Syndicale fut prise par Georges Mandel, et j’en fus moi-même le fondateur et le premier président, comme je fus celui des deux premiers Congrès internationaux. Voulez-vous une anecdote en passant ? Elle est amusante : Au deuxième Congrès, un des grands industriels, qui jusque-là s’était tenu à l’écart de la Chambre Syndicale, mais qui se décida à venir pour essayer de nous imposer l’unification des prix de vente, me prit assez violemment à parti. Je venais, en combattant ses arguments, de répondre : « A mon avis, le cinématographe sera artistique, ou il ne sera pas ! Donc, en matière d’art, impossible d’imposer un prix uniforme. Le prix dépend de la valeur du sujet, des interprètes et des frais qu’ils entraînent. » Là-dessus, mon contradicteur me dit : « Voilà précisément votre erreur. Vous, Monsieur Méliés, vous voyez tout en artiste. Parfait ! Aussi, vous ne serez jamais qu’un artiste et non un commerçant. ». Je lui répondis, très calme : « Monsieur, vous ne pouviez pas me décerner de plus bel éloge, car sans l’artiste qui crée et qui exécute, que ferait le commerçant et que vendrait-il ? Je crois qu'il pourrait fermer sa boutique ? » Et tout le monde de rire à cette boutade. Elle circula de bouche en bouche, et fut instantanément traduite en toutes les langues au milieu de l’hilarité générale Un mot pour finir cette petite étude rétrospective. M. Michel Coissac a écrit une histoire parfaitement documentée sur le cinématographe. Il a eu l’amabilité de m’en offrir un/ exemplaire avec une dédicace si flatteuse que je ne résiste pas au plaisir de la citer. La voici : « A l’un des premiers et des meilleurs artisans du cinéma, 'M. Georges Méliès, rois des trucs, prince de la féérie et des transformations, cordial hommage. Coissac, 30 septembre 1925. » Certes, j’aurais mauvaise grâce à faire le moindre reproche à l’auteur. C’est un homme charmant qui m’a fait une fort belle place dans son ouvrage en s’excusant même, vu l’abondance des matières, de ne m’en pas faire une plus grande (page 381). Mais n’oublions pas que nous parlons de faits historiques, de faits précis, pour lesquels aucun doute ne doit subsister. Or, à la page 439, on lit : « C’est â Georges Méliés, scmblc-t-il, que revient l’honneur d’avoir le premier groupé les éditeurs de films en Chambre Syndicale. Elu président, il exerça ces fonctions jusqu’en 1912, époque à laquelle, sur l’initiative de MM. Benoît-Lévy, Paul Kastor, Eugène Meignen, etc., s’établit une fusion des éditeurs loueurs et constructeurs, et se fonda la Chambre Syndicale Française de la Cinématographie et des