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Cine-Journal (1926)

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continuai pas moins et je n’eus pas à m en repentir. Les journaux ont fort heureusement changé d’opinion aujourd’hui et personne ne s en porte pÉfe plus mal... pas même le cinéma, qui a tout le loisir d être scientifique quand cela lui plaît. Pourquoi ai-je créé plus de pièces fantastiques que d’autres ? Uniquement parce qu’elles faisaient fureur auprès du public très mêlé de 1898. Ce public était parfaitement incapable d’apprécier des films demandant, pour être compris, une certaine instruction, voire même un peu d’érudition. Les forains voulaient de la nouveauté, de l’excentricité et des trucs. Ln somme, comme tous les précurseurs, j ai voulu aller trop vite en besogne, avant que 1 éducation progressive des spectateurs ne fut faite. Mes films artistiques eurent, néanmoins, une carrière honorable auprès d’uile clientèle plus choisie. Mais bien que beaucoup d’entre eux m’aient coûté un grand travail de recherches et de reconstitution, bien qu ils fussent jolis, intéressants, ils produisirent certainement moins d’argent que mes films fantastiques. Ce fut dans les films, genre Jules \ erne, que je substituai aux' anciennes toiles de fond et aux châssis de théâtre des constructions réelles en charpente, habillées et décorées, avec des premiers plans construits nature, comme dans les panoramas. J’obtins ainsi des effets beaucoup plus naturels, dans les grottes, rochers, vues sous-marines, incendies, écroulements, éruptions, etc... rc 5' ' ,r*v J r y (J ■ .VS li \ |e puis dire, sans crainte d’être démenti, que je n’ai jamais cessé de chercher, d’inventer et de perfectionner. Mon seul plaisir fut, pendant toute ma carrière, d’ajouter chaque semaine une trouvaille nouvelle à mon répertoire. Je fus pendant bien longtemps à l’.abri de la concurrence jusqu’au moment fatal où mes « secrets » devinrent les secrets de Polichinelle. Dans les nombreuses chroniques, en toutes langues, me concernant, j’ai lu bien souvent qu’on attribuait à ma pratique de la prestidigitation l’habileté que j’avais peu à peu acquise dans les truquages cinématographiques. Quelle erreur ! Certes,' la pres tidigitation avait guidé mes goûts vers 1 invention et vers les trucs. Mais combien diffèrent les procédés de ces deux arts ! En prestidigitation on opère sous l’œil attentif du public, auquel aucun faux mouvement n’échappe. Vous êtes seul, on ne vous quitte pas des yeux. Aucun « raté » ne saurait être toléré... Tandis qu’au cinéma... on fait tranquillement sa petite cuisine, loin des regards profanes, et on recommence trente-six fois, au besoin, jusqu’à ce qu’on ait réussi. Cela permet d’aller beaucoup plus loin dans le domaine du merveilleux. De telle sorte qu’un certain nombre de ces trucs, péniblement exécutés l’un après l’autre et habilement raccordés, forment un film dans lequel l’opérateur semble doué d’une dextérité fantastique et d une faculté merveilleuse d’exécution impeccable. Et pourtant ! La plupart du temps, il a sué sang et eau avant de réaliser d’une façon parfaite le cas jugé impossible qu’il s’agissait de montrer aux yeux des spectateurs. Je trouve, en passant, que le mot « truc » appliqué au cinéma, 11’est pas exact. 11 s’agit plutôt de procédés divers que de trucs proprement dits. Voici un aperçu de mes vues à grand spectacle qui firent les plus fortes recettes : Cendrillon, Le Petit Chaperon Roitge, Barbe-Bleue , Robinson Crusoc , Faust, Faust aux Enfers, Le Barbier de Séville* Shakespeare, Le Voyage de Monsieur Bourichon, L’Affaire Dreyfus, Le Couronnement d'Edouard Vil, L’Eruption du Mont Pelé à la Martinique, La Civilisation à travers les Ages, Jeanne d’Arc, Le Pays des Libellules, Le Voyage dans la Lune, Le Palais des Mille et une Nuits, Cinq mille lieues sous les Mers, La Conquête du Pôle, Le Voyage à travers l'impossible, Le Tunnel sous ■ la Manche, La Fée Carabosse, Gulliver üLLdliput chez les Géants, Les Quatre Cents Farces du Diable, Les Incendiaires, De Paris à Monte Carlo en deux heures (Folies Bergère), Le Deshabillage impossible. Le Cyclone (Châtelet), Le Fiacre Céleste, En Plein dans les Astres (Cigale), Le Menuet Lilliputien, L’ Eventail Virant, La Chrysalide et le Papillon d'Or, etc..., etc... (A suivre.) GeoRGgs MEL1ES Le Poste Double Aubert est le plus sérieux de tous les appareils similaires. La marque Aubert est sa meilleure garantie.