Cine-Journal (1913)

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— 63 Courrier d’Angleterre Le cinéma en 1912. — Le « duping » ou coniretppie. — La censure. — La Vie du Christ. Londres, 8 janvier 1913. L’année qui vient de finir a apporté d’excellentes recettes dans la caisse du cinéma. Espérons que 1913 sera également prospère. Je dois cependant dire qu’une large part des bénéfices recueillis en 1912 a été due à l’été extraordinairement pluvieux — même pour ce climat humide de l’année passée. L’Anglais, comme chacun le sait, est amoureux de sports et de vie en plein air, mais lorsque la pluie torrentielle détrempe les « tennis courts » et les « golf links », il ne lui reste plus qu’une ressource, c’est celle du cinéma. La salle bien close et bien aérée devient un naturel refuge où il passe une soirée intéressante à l’abri des intempéries du temps. Ainsi donc cet été déplorable pour le fermier a été, malgré tout, bon à quelque chose. Il a attiré au cinéma une foule de gens qui n’y avaient jamais mis les pieds et leur a appris à en apprécier les beautés et à l’aimer. * * Un événement assez important, marquant la venue de la nouvelle année, a été la terminaison d’un contrat signé il y a un an par les fabricants et les loueurs de films, ayant pour but d’éviter le « duping », qui est le nom donné à l’art de faire de nouvelles négatives avec les positives et de vendre les épreuves en violation des droits des éditeurs. Par ce contrat, les loueurs étaient tenus à ne pas disposer des films, autrement que pour des expositions, dans les douze premières semaines qui suivaient leur sortie. L’objet de ce contrat était de donner au fabricant le temps suffisant pour publier son film à l’étranger avant que le loueur ait pu l’exporter lui-même. De leur côté, les fabricants s’étaient engagés à ne pas vendre leurs films aux personnes n’ayant pas signé le dit contrat à moins que ces personnes ne soient approuvées par un comité composé de fabricants et de loueurs. Ce contrat était valable pour un an, et comme il n’a pas été renouvelé, il s’est terminé luimême le 1er janvier. Personne ne semble le regretter. L’Anglais est universellement connu pour son amour de la justice; il est un apôtre du « square deal » et il est instinctivement hostile à toute restriction commerciale. * Le « British Board of Film Censors » a commencé ses travaux le 1er janvier. Comme les lecteurs du CinéJournal s’en souviendront, ce « British Board » est un corps non officiel nommé par la Société des Fabricants de Films (The Film Manufaeturers Association) afin d’examiner tous les films destinés à la publication dans la Grande-Bretagne. M. Redford, censeur au théâtre pendant vingt ans, est à la tête de cette nouvelle institution. Le comité est installé au deuxième étage d’un bâtiment de Shaftersbury Avenue, et là, dans ce qui peut être dépeint comme le plus petit théâtre du royaume, les films sont projetés sur un écran et inspectés par quatre examinateurs, qui soumettent tous ceux qui leur paraissent douteux à M. Redford, dont la décision est irrévocable. Les examinateurs auront de quoi s’occuper, car l’écran ne fonctionnera pas moins de huit heures par jour et cela cinq jours par semaine. Dans une « interview » avec un représentant de la Presse, M. Redford a déclaré son intention de conserver autant que posible une harmonie parfaite avec les « Manufaeturers ». La diplomatie est, selon lui, plus efficace que la force, aussi désire-t-il discuter à l’amicale avec les fabricants des films au sujet desquels il aura quelques objections. Tous les films publiés après le 1er mars de cette année porteront sa signature. * ** Depuis la « première » à l’Albert Hall de « From Manger to Cross », qui a eü lieu la veille de Noël, une foule nombreuses s’y est portée, journellement, pour l’admirer. Cette production de Kalem dépeignant la Vie du Christ a soulevé une énorme controverse. En effet, quelques jours avant la « première » un meeting fut tenu par le clergé d’après la demande de Lord Kinnaird à la suite duquel une lettre signée par l’Evêque de Londres et un chef nonconformiste, le Révérend F. -B. Meyer, fut envoyé aux éditeurs du film, les priant de conserver à l’œuvre tout son caractère religieux en autorisant seulement une musique sacrée comme accompagnement, et en interdisant tout applaudissement au public. Ces demandes ayant été acceptées, le film est présenté au public comme une œuvre essentiellement religieuse. L’immense hall est très faiblement éclairé, l’écran est drapé dé pourpre, la