We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
— 79 —
déserts, puisse se faire une idée d’un palais ou 'd’une rue grouillante de monde?
On a donc songé à rendre plus attrayante l’instruction des petits et alors est venue la période de l’enseignement par l’image. Images dans les livres, en marge des commentaires, tableaux en couleur accrochés aux murs. L’école y gagnait aussi un peu en gaité, les murs nus disparaissaient en partie sous les images coloriées. Le maître pouvait, après avoir donné l’explication d’un objet, d’un animal, d’une construction, etc..., montrer des choses à l’enfant représentées sur ces images. La vision n’en était pas encore bien nette, mais la curiosité de l’enfant était éveillée et son désir de connaître les objets réels s’en accroissait d’autant.
Les illustrations parlant à l’imagination de l’enfant, et, venant s’ajouter aux commentaires du maître, marquaient donc un progrès réel.
Mais cette méthode d’instruction par l’image est forcément limitée. Il faudrait, pour varier les sujets et les développer, des gravures à l’infini et encore n’arriverait-on pas au résultat désiré.
Il nous a semblé que le cinéma dont la vogue est toujours croissante, parce qu’il arrive à reproduire de plus en plus exactement les scènes de ila vie et de la nature pouvait, dans les mains d’un homme connaissant les questions d’enseignement, devenir un instrument excellent d’initiation pour les enfants.
En effet, ce serait aujourd’hui un lieu commun que de vanter la puissance évocatrice du Cinéma qui, par la magie de ses lilms fait passer devant nos yeux les scènes les plus diverses. Grâce à lui il n’existe plus ni temps, ni espace : monuments des époques anciennes, découvertes scientifiques, dore et faune des cinq parties du monde, scènes d’actualité, tout ce qui fait la matière de l’histoire, de la science ou de l’art, apparaît devant nos yeux avec l’attrait, l’intensité et le relief de la vérité et de la vie.
Aussi, a-t-on depuis longtemps songé à utiliser dans nos lycées et nos écoles ce kaléidoscope incomparable qu’est devenu le cinéma moderne, auprès de qui les froids tableaux muraux et même les projections fixes deviennent bien vieux jeu.
Mais ici une difficulté se présentait qu’il convenait de vaincre. Il fallait, de toute nécessité, que le Cinéma, déjà si attrayant, eut une valeur éducatrice au plein sens du terme. Il importait donc que les films destinés à nos écoles fussent choisis avec soin et coordonnés de façon à constituer un tout méthodique et gradué.
C’est la résolution de ce passionnant pro
blème que nous travaillions depuis quelque temps déjà en vue d’une application pratique à l’usage des cours du soir de notre chère enfant, la Société cl’Enseignement Moderne, lorsque le hasard nous mit un jour en face de notre excellent ami Wolff, dont les services à la Ville de Paris lui ont acquis tant de titres à notre reconnaissance et à celle de nos concitoyens.
Naturellement, nous enfourchions notre dada et l’entretenions de notre rêve depuis longtemps caressé, quand nous apprîmes par lui que la maison Pathé, dont la renommée est mondiale, s’était, elle aussi, de son côté, attachée à la recherche d’une solution heureuse.
Il nous expliqua que les dirigeants de cette m'aison avaient eu l’idée de réunir une commission, composée de professeurs actuellement en exercice, qui s’est donné pour mission, d’abord de rechercher les tableaux qu’il convenait de faire défiler devant les yeux des enfants, ensuite de faire établir à cet effet des films scrupuleusement exacts répondant aux programmes officiels du Ministère de l’Instruction publique. De plus elle s’est attachée à joindre à chaque film une notice explicative ayant, de par la situation qu’occupe dans l’Université chacun des membres de la Commission, une grande valeur pédagogique.
Préoccupation de la méthode dans les films présentés, souci constant de la rigoureuse exactitude scientifique dans les plus infimes détails, tel est le double but que la Commission a toujours eu en vue. Il n’est donc pas présomptueux d’espérer que cette nouvelle création n’obtienne un légitime succès. Elle répondra à l’idéal pédagogique qui est, aujourd’hui comme jadis, d’instruire en amusant.
Remerciant M. Wollf avec effusion, nous nous sommes mis immédiatement en rapport avec la maison Pathé, qui fit défiler devant nos yeux émerveillés les films parmi lesquels nous devons faire un choix judicieux, nous avons loyalement collaboré à la même œuvre et voici donc ce que nous avons imaginé grâce au Cinéma cl aux travaux approfondis des pédagogues chargés de la rédaction des notices.
Nous donnerons ici même, dans cette salle si fraîche et si riante, chaque semaine, le jeudi en matinée, un spectacle instructif, leçon de choses vivante, — véritable complément de l’école — qui se divisera en trois parties.
La première se composera d’une causerie faite par un conférencier sur le sujet choisi, en s’inspirant, 'bien entendu, de la notice explicative qui accompagne les films et qui est, il est bon d’insister sur