Cine-Journal (1913)

— ~49 — SES ŒUVRES AU CINÉMATOGRAPHE lre Série Les Pardaillan LETTRE DE BERLIN vvw 8 août 1913. Le Cinéma et la chasse. — Dans les locaux de l’Exposition maritime de Vienne, fonctionne depuis quelques jours une attraction d’un genre nouveau qui remporte près de la population viennoise un vif succès de curiosité. Sur un écran passent en projection cinématographique des animaux les plus divers que la fureur cynégétique d’un Nemrod ne le saurait souhaiter. Il y en a pour tous les goûts, plumes ou poils, depuis le gibier énorme et farouche des fleuves africains, rhinocéros, hippopotames, les hôtes iféroces des steppes, tigres, lions et buffles, jusqu’aux légères antilopes, aux chamois rapides dont les troupes gracieuses peuplent les sommets du Tyrol, jusqu’aux canards bruyants, aux pigeons roucouleurs et aux coqs de bruyère. Posté à une distance de quinze mètres environ, le chasseur attend. Affût passionnant. La bête passe. Un coup part, aussitôt un point lumineux indique au chasseur le résultat de son tir. Admirable occasion de montrer son adresse et puis pas de danger! car, bien qu’étant venu pour tirer le coq d Inde, l’on se trouve tout à coup en présence d un jaguar, un coup mal dirigé n’a pas de conséquences. Cette intéressante application de la Cinématographie aux plaisirs de la chasse a pour inventeur un officier américain. Sa première apparition en Europe eut lieu récemment à Londres, où elle fit la joie des amateurs. Les Viennois, qui sont de grands chasseurs devant l’Eternel, ne pouvaient manquer de lui faire le plus chaleureux accueil. ww Archives municipales. — Une nouvelle qui nous vient de Goteborg, en Suède, réjouira tous ceux qui désirent que les municipalités insti tuent enfin dans nos villes des archives de Cinématographie. Quelle meilleure façon en effet de conserver aux générations ultérieures le souvenir exact et vivant des gros événements tristes ou joyeux qui en se succédant forment 1 histoire de nos cités. Goteborg a réalisé cette heureuse pensée. Le conseil des édiles vient de voter la constitution d’archives municipales cinématographiques. Grâce au don généreux de la Société Cosmorama, la nouvelle fondation compte déjà plus de 2.000 mètres de films, parmi lesquels nous citerons : les joutes sportives qui eurent heu dans la ville en 1907, les fêtes de Linné en 1907, l’arrivée de Sven Hedin à Goteborg en 1908, le' lancement du bac à vapeur Gustave-V, pour le transport du chemin de fer de Trelleborg à Sassnitz, les démonstrations populaires du 1 01 mai 1909, etc. ww Au programme des études. — Le programme des études de l’Ecole technique supérieure de Munich mentionne pour 1913-1914 un cours que professera, durant l’année scolaire, M. le Docteur Burmester sur « les illusions d’optique et la Cinématographie ». Bien que la Cinématographie soit considérée depuis longtemps déjà comme un sérieux facteur d’éducation et d’instruction populaires, nulle encore des nombreuses universités et chaires privées allemandes n’a daigné en faire un objet d étude impartiale et approfondie. Félicitons l’Ecole technique supérieure de Munich d’avoir été la première à inscrire à son programme cette merveilleuse invention d’où est sortie une des industries les plus florissantes de l’activité humaine. ww Une entreprise prospère. — La « Biograf Aktiebolaget Victoria », de Stockholm, propriétaire d un certain nombre de cinémas en Suède, distribue pour 1912, un dividende de FIDELE JUSQUÀ LA MORT?