Cine-Journal (Jul-Aug 1914)

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_ 8 Georges LEGflGNEUX Le Destin qui se rit de tout, la Mort implacable et stupide, viennent de ravir à l’aviation mondiale, le plus ancien et le meilleur des pilotes. Georges Legagneux s’est tué en voulant boucler la boucle avec un appareil Nieuport, construit spécialement pour effectuer cette cabriole aérienne d’une totale inutilité, et qui ne doit sa vogue, que parce qu’elle satisfaisait à un snobisme imbécile et cruellement idiot. C’est une perte immense que fait l’aviation française. D’autres que lui ont pu briller dans les randonnées à travers les pays, et se créer une réputation mondiale d’acrobates aériens, mais pas un ne pouvait rivaliser dans la glorieuse popularité de ce gavroche gouailleur, courageux et héroïque qui fut le maître véritable parmi les pilotes actuels. Il avait aussi la confiance de tous ses camarades qui mieux que n’importe qui, n’ignoraient aucune de ses qualités, il avait la confiance du peuple parce qu’il était un des siens, parce qu’il avait toutes les belles qualités de notre race, la crânerie sans pose, la bonne humeur et le brio. Il a fallu le plus bêtes des accidents pour briser une si belle vie. Que de fois, il illustra nos bandes cinématographiques, accomplissant en se jouant, des prouesses qui ne pouvaient être réalisées que par son habileté prodigieuse et sa froide intrépidité, pour nous montrer ensuite sur l’écran le reflet de son éternelle bonne heur, et sa figure toujours réjouie d’enfant du peuple. Georges Legagneux fut avec Henri Brégi un des premiers qui apporta en qualité d’aviateur sa collaboration à un scénario cinématographique, il était né à Puteaux (Seine) , le 24 décembre 1 882. Aiprès une période de trois années au 1 60' de ligne à Toul, il entrait comme ajusteur mécanicien à la Société Antoinette, à l’époque précisément du regretté et talentueux Hubert Latham. Il y fit la connaissance de l’infortuné capitaine Ferber, administrateur de la Société, qui devait quelques années plus tard, trouver la mort à Juvisy, l’appareil qu’il pilotait se renversant sur lui, alors qu’il n était point en vol. Ferber qui avait remarqué l’enthousiasme de Legagneux pour l’aviation naissante, se l’attacha comme auxiliaire de ses travaux, et reconstruisit avec lui un appareil conçu en 1 902. C’est avec cet appareil, le « Ferber IX », que Legagneux gagnait à Issy-les-Moulineaux, le 18 août 1908, le troisième prix des 200 mètres, créés pour les débutants par l’Aé. C. F. Il entrait ensuite chez Farman, et fut aussi un des premiers à expérimenter les biplans Voisin, il collabora ensuite chez Sommer, et commençait à faire les preuves de sa maîtrise. En 1 909, il vole à Vienne (Autriche) sur un appareil transformé. Breveté le 22 avril 1910, avec le numéro 55, il fit ses débuts réels au meeting de Lyon au mois de mai, où il fut toujours en tête, et tomba malheureusement le dernier jour. En juin 1910, il gagna la totalisation au meeting d’Anjou, et se classa second dans la première course de ville à ville Angers-Saumur. Triste coïncidence. En août 1910 arrive le Circuit de l’Est. Legagneux part sans préparation sur un biplan Farman et effectue le trajet complet du circuit, s’arrêtant pour demander sa route, et aidé dans ses approvisionnements par Martinet et Huntin. En octobre, avec son ami Martinet comme pasasger, il vola de Paris à Bruxelles, mais ne put, empêché par le brouillard, revenir à Paris et enlever le prix de 100.000 francs au sympathique hollandais Wynmalen. En décembre 1910, il bat le record de la hauteur avec 3.200 mètres. Quelques jours plus tard, il s’attribue le record de distance vace 500 kilomètres 900 mètres en 5 heures 59 minutes. En 1912, il bat une seconde fois le record de la hauteur détenu par Garros, en montant à 5.550 mètres. Le 27 janvier 1913, nouveau record avec passager, puis enfin, le 28 décembre de la même année, il battait le record mondial de la hauteur avec un monoplan Nieuport, en montant à 6.150 mètres. Ce fut sa dernière performance officielle, enfin le 22 février 1914, pour faire comme tous les autres, il boucle la boucle. Le Ciné-Journal se devait de retracer la vie de ce roi de l’air qui se prêta toujours aimablement à la prise de vues, se mettant de bonne grâce à la disposition des opérateurs aux fins de résultats intéressants. Que sa veuve, son jeune bambin, ainsi que sa famille, reçoivent ici nos condoléances émues. Albert Hec.