Cine-Journal (Jul-Aug 1914)

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— 18 — Les Tribunaux Comiques vw^ Les Deux MAX %%\\ Un étrange conflit, comme il ne peut en naître que dans le monde cinématographique, séparait depuis quelques mois notre bon confrère Georges Lordier et Max Uinder, roi du rire filmé. Notre trépidant jeune premier prétendait interdire à M. Lordier le droit d'appeler Cinemax un de ses établissements, les trois lettres « Max » étant sa propriété personnelle. Le procès, venu devant le tribunal civil de Paris, s'est déroulé sans incident : un sourire général en égalait comme il convient la physionomie, et tout ce que nous pouvons regretter dans cette histoire plutôt cocasse, c'est que Max — qui se défend si bien quand il tourne — n'ait pas osé se défendre lui-même et ait passé la langue — si j'ose m' exprimer ainsi — à M® Coulon, son avocat. Ecoutez la plaidoirie de ce dernier : Vous êtes en présence, a dit M'' Coulon, d'un homme qui a une certaine prétention; elle n’est pas justifiée par les services qu’il rend à l’humanité, mais seulement par l’admiration que l’humanité a pour lui, car l’humanité admire beaucoup plus les gens qui ne lui rendent pas de services que ceux qui lui en rendent; quand on voit que cet homme qui n’a pas dépassé 35 ans gagne 3 ou 4.000 francs par soirée, quand on assiste à cette exagération inouïe de la part de l’espèce humaine, on peut le regretter, car ce n’est pas la vraie manière d’employer l’argent. L’acteur de cinéma n’a pas la même valeur que l’acteur en chair; le film n’est pas même une pantomime, c’est une sous-pantomime. Il est incontestable qu’on peut s’étonner du succès de Max Linder, mais le succès ne se discute pas, et les gens qui ont le succès, l’ont pour une raison quelconque, qu’il est quelquefois impossible de dégager. C’est le premier « tourneur », et sur lui se concentre l’attention d’un grand nombre de ceux qui aiment le cinéma et c’est presque toute l’humanité. On trouve peu de gens qui, comme moi, ne peuvent pas supporter les films parce que cela est anti-artistique, endormant et tellement fatigant pour la vue que cela vous donne mal à la tête. M ax Linder est l’homme qui, à l’heure actuelle, dans le monde entier, personnifie le ci nématographe, le public se rue dans les salles où sont ses films, c’est le Napoléon du cinématographe. C’est au moment où Max Linder avait l’idée d’ouvrir un jour un cinématographe, car après avoir beaucoup tourné, il voulait avoir un établissement où il pourrait faire tourner les autres, qu’il tomba en arrêt sur le mot cinémax, composé du mot cinéma auquel on avait ajouté un x, ce qui changeait l’apparence. Cinémax, cela veut dire cinématographe Max, et Cinématographe Max cela veut dire Cinématographe Max Linder. C’était pour faire croire que dans l’établissement apparaissait constamment Max Linder, que Mcix Linder était dans cet établissement. D’autre part, on emploie rarement le mot cinéma; on dit le ciné!!..., on dit ; « Allez-vous au ciné?... » Quelques-uns disent : « Allez-vous au cinéma? », mais le plus grand nombre disent au ciné. Dans une affiche vous avez annoncé un film de Max Linder, et vous avez d’autre part indiqué que dans l’établissement, on voyait les « dernières actualités », or, les « dernières actualités », c'est ce qui fait la réputation de Max Linder, le public peut croire que vous êtes le seul à pouvoir passer les « dernières actualités de Max Linder », le public n'est pas toujours très intelligent. Au moment de l’ouverture du Cinémax, Max Linder avait l’idée d’ouvrir un jour un cinéma, il en a acheté un six mois après; il devait naître une confusion le jour où il y aurait un cinéma Max Linder. Je demande qu’il soit interdit d’employer son prénom en matière cinématographique... Mon excellent compatriote et ami A/® Dolbeau a répondu pour M. Lordier : M. Lordier a ajouté à l’appellation Cinéma, la lettre X. A cette époque, M. Max Linder n’était qu’acteur, il n’exploitait aucun établissement cinématographique. Pour faire avec le mot Cinéma une dénomination de fantaisie, il n’y a pas beaucoup de lettres qu on puisse ajouter : cinémal, cinémar, cinémat, ne donnent rien; cinémax au contraire sonne bien, et la terminaison est la partie prédominante de maximum qui est le rêve des directeurs. Il n’y a aucune ressemblance avec la dénomination Cinéma-Max, écrite en deux mots avec une majuscule aux deux; M. Max Linder prétend qu’à cette époque la maison Pathé lui assurait un bénéfice de 300.000 francs par an, que les directeurs de music-hall lui donnaient en plus 2.000 francs par représentation, cela sent la réclame!!... Mais il ne justifie pas d’un monopole sur le prénom de