Cine-Journal (Jul-Aug 1914)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

— 15 — pour ces comédies muettes, des cachets qui ne le cèdent en rien à ceux qu’ils reçoivent pour les comédies parlées qu’ils jouent au théâtre. L’avantage de ces comédies muettes est immense, ne donnent-elles point encore le don d’ubiquité puisque le cinéma réalise le prodige de faire jouer le même soir dans des villes situées aux quatre coins de la terre, la même comédie par les mêmes acteurs. Puis, au théâtre, quelle que soit la mise en scène, c’est toujours du carton et de la toile peinte. Le cinéma au contraire opère en pleine nature, donncuit au spectacle un incomparable relief. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, l’exploitation cinématographique a prospéré, fermant ainsi la bouche à ses détracteurs qui, pour la plupart, furent de mauvaise foi. Pour revenir au sujet principal de cette étude, nous ajouterons qu’il nous appartient par devoir et par esprit corporatif, d’apporter la plus grande précision à la documentation de cette étude dont le rôle utilitaire sera de montrer les progrès réailisés par ce formidable outil des masses, cette branche de l’activité humaine qui fait rire et frissonner les foules. J’ai nommé la cinématographie exploitation. Dans les articles qui suivront, nous passerons en revue tous les établissements parisiens par arrondissement. Nos lecteurs qui sont pour la plupart intéressée à la cinématographie, y trouveront, nous en sommes certains, des renseignements précieux, ainsi qu’une statistique dont l’importance n’aura d’égale que son utilité. * ^ * Combien Paris compte-t-fl de cinémas? Quels sont les arrondissements les plus favorisés? Voici deux questions qui, de prime abord, paraissent fort simple à résoudre et qui comportent pourtant de sérieuses difficultés. Une première enquête faite dans les adlministrations de l’Etat nous a fixé complètement. Il ne faut pas être grand clerc pour supposer que la source principale des renseignements doit se trouver dans un des nombreux services de la préfecture de police. Ce département administratif étant seul qualifié pour donner l’autorisation d’ouverture d’une salle de spectacle quelconque. Partant de ce principe, il semble donc que la besogne sera facile, d’autant plus que les bureaux sont tapissés de statistiques officielles, toutes moins intéressantes les unes que les autres. On pouvait supposer que dans le service important des « Théâtres » un fonctionnaire était particulièrement chargé de tenir à jour un répertoire par arrondissement indiquant les salles de spectadle munies de l’autorisation préfectorale nécessaire à l’exploitation. Il n’en est irien, cette méthode aussi judicieuse que rationnelle n’est pas appliquée, tout simplement parce qu’elle est logique. Nous ne procédons point ainsi, me répondit un haut fonctionnaire, auquel je m’adressais. Lorsqu’une demande d’ouverture nous parvient, nous constituons un dossier au préalable, l’enquête est ordonnée, et aussitôt cette formalité remplie, l’autorisation est donnée et nous notifions à l’Assistance publique notre décision, ainsi qu’à la Société des Auteurs. Voici déjà qui n’est pas banal. Que l’Assistance publique soit avertie, voilà qui est fort juste, l’A. P. étant une de nos gloires administratives, que l’Europe ne nous envie pas d’ailleurs, mais que la Société des Auteurs reçoivent cette communication, ceci nous paraît un peu abusif, même si l’on ne s’étonne de rien. Cette tâche remplie, continue notre interlocuteur, notre besogne est terminée. Nous avons ici 150.000 dossiers environ, religieusement classés par lettre alphabétique, et quand nous avons besoin de consulter un de ceux-ci, nous le trouvons très facilement. Il me serait très agréable de vous communiquer le renseignement que vous me demandez, mais je ne le puis pas pour l’instant, je n’avais point prévu un semblable document. Pour le réaliser, il me faudrait donner des ordres à la police municipale afin qu’elle se chargea de ce travail. Le mieux à faire, si vous tenez essentiellement à avoir cette liste, ce serait encore de vous adresser à l’Assistance Publique qui doit l’avoir établie. Dans le cas contraire, vous seriez dans l’obligation de la constituer vousmême. Tout à fait rassurant comme vous le voyez. A l’Assistance Publique où je me rendis, gîtent au fond d’un couloir sombre du troisième étage, les bureaux du Droit des Pauvres. Une nouvelle déception m’y attendait, la fameuse liste, pas celle des 1 04, est incomplète, non classée et n’a rien d’un document officiel. Cette étude servira donc à deux fins, elle renseignera nos lecteurs d’abord et permettra à ces deux grandes administrations de l’Etat d’établir une statistique absolument gratuite, sans froisser les méninges de nos dévoués fonctionnaires, qui pourront, de ce fait, continuer à sommeiller en paix. (A suivre.) Albert Hec.