Cine-Journal (1913)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

48, RUE DE DOUA! PARIS us detmeteis du didéhj Le cinématographe n'a pas que des amis. Son prodigieux épanouissement et son succès incontesté lui valurent l'hostilité sournoise ou avouée des directeurs de théâtres et de musichalls, qui prétendent, à tort ou à raison, voir en lui un concurrent redoutable. Sans entrer dans la discussion, nous croyons faire œuvre utile et en tout , cas piquante en publiant cidessous un article paru dans le Music-Hall Illustré, sous la plume de M. Maurice de Marsan. Nos lecteurs l) verront dans quels termes le cinématographe et les artistes qui travaillent pour lui sont traités. Mais nous sommes de ceux qui ont foi dans l'avenir et qui croient que le cri d'alarme de M. de Marsan ne trouvera pas d’écho. Laissons dire. Laissons passer nos détracteurs. Leur dépit est la plus belle consécration de notre triomphe. C. D. £éé LA CINÉMATOMANIE Le Suicide par le Film Et allez donc! Après le fait divers et la scène comique qui ont inauguré la série, le vaudeville, le drame et l’opéra ont suivi, et voici qu’après l’opérette, la revue, vous avez bien lu, la revue vient de passer avec armes et bagages aux mains des opérateurs de cinéma. On avait découpé en scènes mimées les principaux épisodes des drames célèbres, Victor Hugo lui-même n’avait pas été épargné, et le film vainqueur avait mis en morceaux leMisérables, pour le plus grand dommage de l’œuvre et le plus grand bénéfice des fournisseurs d’entre-sorts. Les misérables, dans 1 espèce, étaient les dépeceurs de ce chef-d’œuvre ramené à des épisodes violents et décousus où triomphent l’incohérence et l’exagération de metteurs en scène sacrilèges. Séduits par le profit immédiat, quelques auteurs ont accepté que de leurs œuvres fût tirée une ultime mouture cinématographique; ils ignorent, ces imprudents, que leur avidité tue la poule aux œufs d’or. Une œuvre théâtrale qui passe de la scène au « ciné » est sacrifiée au point de vue des reprises possibles et le fait de tirer un film d’une pièce équivaut à la condamnation irrémédiable. Il est désormais interdit à n’importe quel imprésario de monter Madame Sans-Gêne, par exemple, depuis que la pièce de feu Sardou a été représentée au cinéma. La Veuve Joyeuse. Occupe-toi d'Amélie, le Contrôleur des Wagons-lits vont épuiser pendant un temps un solde de curiosité et ce sera fini à tout fa mais pour ces ouvrages. La composition de ces spectacles pour sourds-muets aura tôt fait d’épuiser le fonds théâtral de ceux qui n’auronl pas craint d’aliéner ainsi leur patrimoine, car je ne cite que pour mémoire le piteux essai d’opéra phonocinématographique qui ne constitue qu’une expérience amusante et toute d’exception. Un jour viendra où, de même que s’est épuisée la verve des auteurs de films, se tarira la source où puiser des pièces gaies ou dramatiques, car les auteurs s’apercevront assez vite de la duperie du système dont les avantages ne sont que momentanés et ils imiteront les sages qui, nonobstant des offres flatteuses, ont opiniâtrement refusé de laisser leur répertoire enrichir à leur place les exploitants de cinémas. L’actuel directeur du Châtelet nous déclarait avoir, par traité, interdit aux héritiers Verne la prise en films de Michel Strogoff et du Tour du Monde , sous peine de voii ces deux pièces aux profitables reprises disparaître du répertoire de son théâtre. En agissant ainsi, M. Fontanes sauvegardait à la fois les intérêts des auteurs et ceux des artistes. Dans l’in térêt même de ceux-ci, il serait à souhaiter que cet exemple fût suivi pai tous ceux qui ont qualité pour défendre le théâtre, ses pièces et ses acteurs contre l’envahissement du cinéma. On objectera que le cinéma vaut des cachets princiers à quelques grosses vedettes et des appointements assez coquets à quelques artistes qui s’y sont spécialisés. Mais pour dix qui vi