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LE MEKT DE IDSEI11E
Ce qu’en pense M. le Maire
Répondant à une question posée, dans une séance du Conseil municipal de Marseille, M. Chanot, maire, s'est exprimé dans ces termes:
La décision de M. le juge de simple police m’a causé une très grande surprise, mais ne m a point découragé. La cour de cassation, saisie d’un pourvoi, examinera l’affaire avec toute l'attention qu’elle comporte.
Je crains que M. le juge Gariel se soit mépris sur le sentiment qui a dicté mon arrêté. Comme mes collègues de plusieurs grandes villes, j’ai voulu réagir contre ces exhibitions lamentables, qui troublent l’esprit de nos enfants et le déforment. Nous avons pensé qu il valait mieux prévenir que réprimer. La justice pense autrement : c’est son droit.
L’arrêté, quoique en ait dit le juge, ne s’applique pas uniquement aux scènes vécues, mais encore aux scènes imaginées, qui ressemblent, du reste, absolument aux autres, il n’est point entré dans notre pensée de supprimer le pathétique au théâtre, et nous aimons l’art au même degré que les magistrats les plus artistes; mais il y a une différence entre le théâtre et le cinéma. Au théâtre ne vont guère que les adultes et les gens d’âge mûr; le cinéma, au contraire, connaît surtout une clientèle d’enfants. Et même, au théâtre, le pathétique n’a rien de commun avec les exhibitions réalistes et criminelles, avec les exploits de nos modernes Cartouches, qui servent d’attirance à certains cinémas. 11 est assez de faits intéressants, d’actes
honorables et touchants, de scènes héroïques et sublime dans notre vie d’hier et d’aujourd’hui, pour qu’on n’ait pas besoin de s’adresser à la chronique judiciaire scandaleuse. En attendant, je continuerai à faire appliquer mon arrêté.
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UN DOCUMENT INTÉRESSANT
A la suite de ces déclarations, un de nos confrères de Marseille a reçu la lettre suivante adressée à M ■ Chanot :
Vous avez paru préoccupé de la tendance actuelle des spectacles à représenter les péripéties criminelles et les exploits des ennemis de la société. Nous vous avons approuvé et, sans nous occuper de savoir si le droit de censure était ou non de votre compétence, nous nous sommes félicités que vous ayez décidé de l’exercer. Sans vouloir dénier l’intérêt qui s’attache à des œuvres comme Sherlock Holmes, Arsène Lupin, Cadet Fripouille, Cartouche, etc., nous pensions avec vous que le public écouterait avec plus de fruit des productions théâtrales où les héros du crime ne seraient pas nécessairement mis sur un piédestal. Au cinématographe même, qui est devenu le spectacle favori du grand public, nous avions regretté de voir certaines reconstitutions particulièrement saisissantes des exploits de bandits modernes. Il nous paraissait souhaitable que, désormais, grâce à votre initiative, les prouductions de ce genre soient proscrites de la scène, aussi bien au cinéma qu’au théâtre et au café-concert.
M aïs M. le maire, dans la dernière séance du conseil municipal a déclaré que les rigueurs de l’arrêté ne visaient que le cinématographe parce que sa clientèle est une clientèle d’enfants.. Or, le signataire de la lettre affirme que les enfants représentent à peine la centième
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