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La Publicité fl les Hffaires
PUBLICITÉ & THÉÂTRE
Il y a quelques semaines, le Temps a publié un article intitulé « La Publicité et le Théâtre » et signé : J. G. ; étude de ces deux éléments d’action sur le public dont l’évidente communauté oblige l’auteur à avouer que l’un ne saurait se passer de l’autre. Il prétend même que le théâtre ne vit plus que de la publicité, qui sera dans l’avenir sa seule source de revenus. Voici ce que nous dit à ce sujet notre confrère :
« Rien de plus légitime que de citer le nom des décorateurs, le décor jouant souvent un rôle important, mais on nous suppose avides de savoir aussi l’adresse des fournisseurs de costumes et d’accessoires. La liste des maisons qui coopèrent à la réussite d’une pièce s’allonge chaque jour. Supporteriez-vous, au
théâtre, d’ignorer qui a fourni les maillots de Mlle X... ou ses « chichis », quel dentiste a aurifié les molaires de Mlle Y...? Il y a au Châtelet une nombreuse et brillante cavalerie dans le spectacle nouveau. Vous verrez qu’un jour le programme d’une attraction de ce genre nous dira d’où vient l’avoine qui sert à nourrir ces acteurs n^iets. Il ne suffit même plus qu’on imprime sur les programmes des extraits choisis du Bottin. Maintenant, l’interprète chargé de venir nommer l’auteur jette aussi les noms de tous les fournisseurs, les faisant suivre chacun d’un temps, afin de donner au public le loisir et l’occasion recherchée d’applaudir chaque révélation. Que de gens s’emploient à notre bonheur!
« Les spectateurs, de nos jours, apportaient à ces jeux le même état d’esprit — ou presque — que les anciens assemblés sur les gradins de marbre ou de bois pour satisfaire leur besoin de pathétique ou de comique. A cette heure, des hommes très modernes ont changé tout cela; ils font servir le théâtre à la publicité et à la réclame.
« Ce n’est pas complètement leur faute. Ils ont vu que de jour en jour davantage les pièces relèvent plus du commerce que de l’art dramatique. Ils ont constaté que le public, attiré par des titres alléchants et l’espoir de passer un moment agréable, se morfond devant des pauvretés prétentieuses et d’assommantes distractions. Il voudrait bien s’en aller quelquefois, mais il a payé très cher le droit de ne pas s’amuser. Le Français, de noture économe, répugne à l’idée d’avoir acheté un fauteuil dont il ne profiterait pas. Partir, ce serait gaspiller un peu. Il reste; et, souvent, rester, c’est s’ennuyer beaucoup. Des gens habiles, en présence d’une situation pareille, semblent donc
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