Cine-Journal (1913)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

— 73 — DERNIÈRE HEURE La Catastrophe de Montceau=le=Neuf Encore un Méfait de V Éther Un terrible accident, qui prend les proportion d’un véritable désastre, s’est produit dimanche soir, à Montceau-le-Neuf (dans le département de l’Aisne) , au cours d’une représentation cinématographique. Les causes du sinistre sont, hélas, faciles à connaître. Nous sommes en présence, une fois de plus, d’un méfait de l’éther, car la projection était assurée à l’oxy-éthérique. Au cours de l’incendie qui se déclara rapidement, une folle panique se produisit et nous comptons autant de victimes écrasées et tombése que brûlées. Douze décès sont déjà parvenus et tout laisse supposer que ce chiffre sera dépassé. Le maire de la malheureuse commune de Montceau porte le poids d’une lourde responsabilité. Par quelle insouciance, par quelle ignorance a-t-il pu autoriser une représentation cinématographique à l’oxy-éther dans une mansarde mal aérée, à laquelle on n’accédait que par un escalier trop brusque et en coude, unique dégagement de la salle en cas de danger? On remarquera, en effet, que la seule porte de sortie sur l’escalier fut, à la première minute de l’incendie, obstruée par le corps d’un vieillard malencontreusement tombé et que, ne pouvant s’échapper par cette issue, les spectateurs affolés se jetèrent inconsciemment par une (fenêtre. L’accident apparaît ainsi comme fatal, inéluctable. Il devait nécessairement se produire. Au surplus, conçoit-on que des tentures garnissaient le plafond et que le malheureux opérateur, pour être plus à l’aise dans son travail, ait placé un voile entre les spectateurs et son appareil de projection? C’est pure folie. L’infortuné a payé douloureusement cher son imprudence, car il est parmi les victimes les plus gravement atteintes. Une moralité se dégage de cette catastrophe, qui rappelle en petit celle du Bazar de la Charité. C est que l emploi de Y éther doit être, sinon définitivement condamné, au moins sévèrement réglementé. L accident de Montceau ne saurait en rien compromettre l’avenir de notre industrie. Il est dû à l’imprudence d’un imprésario et à l’ignorance d’un maire. Ces deux faits sont exceptionnels : pleurons les morts, mais efforçons-nous de redoubler de précautions et étudions de près les nouveaux dispositifs de sécurité. Nous nous devons à notre public, sous peine de mort. RÉCIT D UN TÉMOIN L’explosion d’un récipient d’éther, au cours d une représentation cinématographique, a causé dimanche soir une terrible catastrophe à Monceau-le-Neuf. Cette commune du canton de Sains-Richaumont, compte 661 habitants; c’est la huitième station du chemin de fer de Laon à Wassigny et Valenciennes. Elle se trouve sur la lisière de l’arrondissement de Saint-Quentin, à quelques kilomètres de Chevresis-Monceau. Cependant, les rapports sont plutôt rares entre cette commune et notre ville. Donc, dimanche dernier, le nommé Duparcq, forain, avait, en jouant de l’accordéon dans les rues du village, annoncé un spectacle cinématographique pour le soir. M. Duparcq est porté à l’Annuaire de 1 arrondissement de Saint-Quentin, comme forain exploitant un manège de chevaux de bois. Pendant l’été, il « fait » toutes les fêtes patronales de la région, on le voit à Saint-Quentin pendant la foire et dans les fêtes de quartier, mais pendant l’hiver, il exhibe un cinématographe ambulant. Il est originaire de Maligny, dans la Somme, et sa profession l’éloigne presque toute l’année d’Alaincourt, où il est à peine connu. Le spectacle se donnait à l’étage du Café du Centre, tenu par M. Leroy-Bricout. La pièce, mansardée, n’avait qu’une voie d accès ,un escalier roide et faisant un coude brusque. Deux fenêtres l’éclairaient.