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Cine-Journal (1913)

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6* Année. — N° 239 22 Mars 1913 Cinè= Journal Organe hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur : G. DDREAt) flBOHnEMEHTS : FRANCE Un an iO fr . ETRANGER Un an 12 fr Le Numéro : 25 cent Paraît le Samedi Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE Gutenberg : 61-54 tÆS EHF&OTS DOIMEUT PAVER AU UUÈMA Il me revient que certain cinéma-théâtre de province, désireux sans doute de se distinguer par une innovation sensationnelle, accorde depuis peu l’entrée gratuite aux enfants accompagnés. J’ai cru tout d’abord qu’il ne s’agissait que d’une faveur exceptionnelle à l’occasion d’une fête scolaire ou d’un événement de la vie locale. Mais j’avais trop espéré. Le Directeur est plus généreux que tous ses col lègues pourraient le supposer. Il offre bien gracieusement et régulièrement, par méthode commerciale, l’agrément de son spectacle aux enfants accompagnés. J’imagine que les parents, les amis ou les domestiques payent quelque droit... Qui sait? Quand on a l’âme d’un philanthrope, on peut étendre sa bonté à toute la nature et vendre pour un sourire ce qu’on a payé non sans grimace. Un tel procédé dépasse en imprudence tout ce qu’on saurait imaginer. Il équivaudrait, si la folie des commerçants le généralisait, à la ruine de notre industrie. Comment! Nous avons dans les enfants une clientèle excellente qui assure nos matinées du jeudi et forme bien souvent le fond de nos spectacles ordinaires. Grâce à elle, les grandes personnes sont venues et viennent au cinéma. Grâce à elle, nous avons la réputation lucrative d’être le théâtre de la famille et de fournir de la joie aux jeunes cerveaux. Et c’est elle que nous admettrons gratuitement dans les cinémas-théâtres? Autant décréter qu’à partir de demain, lespâtissiers donneront leurs gâteaux aux enfants par amour de la jeunesse et se contenteront de faire payer le gâteau de la bonne, attentive gardienne de six moutards. Il est d’usage — fâcheux usage d’ailleurs — que les enfants au-dessous d’un certain âge ne paient que demi-place au cinéma. J’accepte à la rigueur cette tolérance qui facilite aux familles nombreuses l’accès des salles de spectacle et nous aide à faire du nombre, en créant une bonne atmosphère de gaîté et de vie. Cette réduction peut être aussi envisagée comme une prime et décide bien souvent les grandes personnes à passer à nos guichets. Mais la gratuité absolue est une erreur commerciale profonde. Elle frappe à mort toute l’industrie des spectacles et se retournera brutalement contre ceux qui pourraient s’en faire les défenseurs. Je suis certain qu’elle n’a pu germer que