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Année. — N° 24o
29 Mars 1913
Ciné* Journal
Organe hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique
Directeur : G. DDREAl)
flBOnr-IEMEMTS :
FRANCE
Un an 10 fr.
ETRANGER
Un an 12 fr.
Le Numéro : 25 cent.
Paraît le Samedi
Rédaction & Administration
30, Rue Bergère
PARIS
TÉLÉPHONE
Gutenberg : 61-54
Ce que 103 Ecrivains pensent Ou Cinématoqraphe
Interview de M. Arthur BERNÈDE
M. flrlhur Bernède est un des écrivains les plus représentatifs de notre jeune génération littéraire en ce sens, qu’il joint au talent dramatique les qualités les plus vives de l’homme d’action. 11 sait toute la dignité de sa profession. Mais comme il n’est pas un dilettante, il travaille avec force, avec patience et volonté, à la défense du métier des lettres, soucieux des droits d’auteurs autant que des intérêts légitimes qui y sont attachés. En lui demandant ce qu’il pensait de la cinématographie artistique, je n’oubliais pas qu’il fit partie de la sous-commission chargée par la Société des auteurs et compositeurs d’étudier les rapports de la propriété artistique avec le le cinématographe. Son opinion paraîtra donc doublement intéressante aux lecteurs du Ciné-Journal puisque M. Jlrthur Bernède qui triomphe à la fois au théâtte et dans le roman populaire, est admirablement au courant des choses de notre industrie. Et l’interview, qu’il a bien voulu m’accorder, sera de la sorte presque entièrement professionnelle.
— Je n’ai pas besoin, dis-je à l’heureux auteur de Cœur de "Française , de vous demander si vous aimez le cinématographe,
car je sais que vous êtes un habitué de nos palaces.
— En effet, j’adore lecinéma. J ’y retrouve mon bon public populaire, celui pour lequel j’écris mes pièces et mes romans. Les films sont parfois très habilement composés et certains sont admirablement joués, aussi bien en France qu’en Amérique. Mais permettez-moi de dire que les scénarios de ces oeuvres muettes sont trop souvent d’une inconcevable niaiserie. Ne croyez-pas que vos spectateurs habituels soient indifférents à cette faiblesse dramatique?
J’écoute autour de moi les gens qui vont au cinéma. Presque tous se plaignent de sa puérilité ou de sa fausse émotivité. Pourquoi ne vous adressez-vous pas régulièrement, exclusivement, aux meilleurs artisans de théâtre qui se feraient un plaisir de travailler pour vous !
— Mais tous les Editeurs s’adressent aujourd’hui aux auteurs. Beaucoup de nos films sont signés de noms que le succès a consacrés !
— Je le sais, mais dans l’ensemble de votre production, trop d’œuvres encore sont anonymes — heureusement d’ailleurs pour ceux qui les ont conçues. Le Ciné