Cine-Journal (1913)

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— 70 1 Qu'est-ce que le cinématographe ? Avant tout examen, il convient de définir le film cinématographique. Il est de deux sortes. Il y a le film (Pathé-Journal, GaumontJournal, etc.), qui reproduit une vue de la nature, l’aspect des villes, des monuments publics ou des paysages, une fête publique, une catastrophe, etc. Il est à peu près certain que si le film cinématographique s’était borné à ces <« images », le travail que nous entreprenons ici n’aurait pas eu d’objet. Mais le film cinématographique ne s’est pas contenté de ce rôle qu’on pourrait appeler « d’illustration ». Enhardi par son sucés, il a voulu, comme un peuple ami, fara da se, et, rivalisant avec le théâtre, il s’est lancé dans o 1 action », dans l’action dramatique. Il s’efforce de représenter des drames, des comédies, des vaudevilles, des farces auxquels il ne manque que le dialogue pour ressembler complètement aux œuvres qui sont données sur les théâtres. Comment y parvient-il? M. X... imagine une histoire triste ou joyeuse. Il l’écrit, comme il l’écrirait sous la forme d’un scénario de pièce de théâtre. Il porte ce scénario à un éditeur qui l’accepte ou le refuse. Si le scénario est accepté, l’éditeur le donne à un metteur en scène, qui, quelquefois est aussi l’auteur primitif lui-même. Les décors sont commandés. Des artistes sont engagés. On les costume, s’il y a lieu. Ils viennent « répéter » le scénario jusqu’à ce qu’il soit bien au point. Lorsqu’il en est ainsi, les artistes, sûrs de leurs rôles, passent devant l’objectif comme ils passeraient devant le public. L’objectif enregistre tous leurs mouvements et tous leurs gestes. Lorsque le film est, selon l’expression consacrée « tourné », on le porte à l’usine, où l’on procède au développement. Ce développement se fait dans une épreuve négative, laquelle fournira toutes les épreuves positives nécessaires au tirage. Ces épreuves, propriété de l’éditeur, sont vendues à des intermédiaires, dits loueurs, puisqu’ils les louent à des directeurs de spectacles cinématographiques ou exploitants. II Le paiement de l'auteur de films Cela posé, comment est rémunéré M. X..., l’auteur du scénario? A forfait, et suivant deux manières. * * Ou bien le scénario est payé intrinsèquement et d’une manière définitive : le prix moyen est de 50 à 60 francs. Ou bien, le film est payé à l’auteur, à raison d’un prix X par mètre de positif édité. Ce système n’est employé que par une Société, la S. C. A. G. L. (1). Chaque fois que la S. C. A. G. L. vend un film, l’auteur touche une redevance. Par exemple, M. X... est l’auteur du film « La Ferme normande». Ce film équivaut à deux cents mètres. M. X... touche de la S. C. A. G. L. deux centimes et demi par mètre édité. Il touchera donc pour ce film édité 200x2 centimes et demi, c’est-à-dire 5 francs. Si le film est vendu 100 fois, M. X... touchera 5x100 = 500 francs. Nous nous plaisons à constater que le système de la S. C. A. G. L., la seule qui l’emploie, est beaucoup plus avantageux pour les auteurs que le système du paiement au scénario. Mais il arrive que le film vendu au premier intermédiaire ou loueur est reloué par lui jusqu’à usure complète, à une infinité d’autres établissements, à Paris, en province, à l’étranger. qui le produisent à leur tour. On a estimé qu’un film, tiré à cent exemplaires, pouvait passer devant le public des milliers de fois. On voit ce que pourrait gagner l’auteur du film, s’il était payé suivant le mode adopté dans les théâtres, c’est-à-dire à tant pour cent sur la recette par chaque représentation. III La Société des Auteurs a-t-elle le droit d’étendre ses statuts au cinématographe ? Dès lors que l’avantage existe, comment les auteurs peuvent-ils faire prévaloir un système qui apparaît immédiatement comme la plus juste rémunération de leur travail et de leur succès, à la place de la sorte d’aumône qui leur est jetée par des entrepreneurs munis de gros capitaux, qu’ils augmentent sans cesse. Les auteurs ont à leur portée un moyen évident. On sait que les auteurs dramatiques se sont formés en une Société, qui les réunit tous, pour défendre leurs droits de propriété, solennellement reconnue par les lois de 1791 et 1793. Ils n’ont donc qu’à étendre le domaine de leur (i) Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres, 3o, rue Louis Legrand.