Cine-Journal (1913)

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— 8 Les Filins Hiinflammaliles l Crie contre la Beauté L’Arrêté du Maire de Lille M. le Maire de Lille vient d’interdire, dans un delai de i 2 mois à partir du 6 mars, toute projection cinématographique faite, suite territoire de sa commune, avec des pellicules inflammables. Le désir de cet honorable magistrat nous parait fort louable en son principe. Mais qu il nous soit permis de poser une question : « M. le Maire est-il bien sûr que les Editeurs de finis seront en mesure, dins un an, de fournir à leur clientèle exploitante cette pellicule ininflammable qu'il impose ? » Quant aux Directeurs de Cinémas qui sont propriétaires de finis imprimés sur matière inflammable , quant aux loueurs, dont les approvisionnements sont aujourd'hui considérables et qui ne peuvent acheter que de la pellicule inflammable, que vont-ils devenir si l arrêté de M . le Maire de Lille se généralise sur le territoire français ? La question vaut d'être posée. J\ous la soulevons au nom de toute la corporation, au nom de l’ existence même de la Cinématographie. Le film ininflammable est désirable. Encore faudrait-il savoir si le délai d’un an imposé par le Maiie de Lille peut se justifier — en raison et en fait. G. D. “ Notre-Dame-de-Paris ” saisi au Canada comme Film immoral. Qui donc disait récemment que le Canada, vieille terre française, était resté fidèle aux traditions de notre race, à notre langue et à l’esprit de liberté intellectuelle que nous avons affirmé pendant tant de siècles ? Voici qui surprendra et amusera... si l’on doit s’amuser de ces choses... les Français qui persistent à croire, sur la foi de quelques académiciens, à l’indépendance spirituelle des autorités canadiennes. Le propriétaire du King Edward Palace, 275, rue St Laurent à Montréal, vient de se voir saisir l’excellent film tiré par Palhé Frères du chef-d’œuvre de V. Hugo, Notre-Dame de Paris. Les trois « reels » ont été pris dans la cabine de projections par M. le capitaine de police Bellanger, des bureaux de City Hall Avenue et portés au Service Central. Les scènes de cette œuvre que nul n’a oublié ont paru aux magistrats canadiens pleines de coupables suggestions parce qu’elles ont pour principaux personnages un prêtre, une jeune danseuseetunofficier. Je m’étonne qu'on n’ait pas impliqué dans cette proscription morale la bonne chèvre d ’Esmeralda. H ISP A NO-FILMS Directeurs : MARRO ET BANOS M M JS GRANDE MARQUE ESPAGNOLE BARCELONA. = CraywincRel, 20, S. G. ^ PARIS. = 14, Rue Bachaumont j