Cine-Journal (1913)

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— 45 — ■ Groupes Êleotrogénes _ à GAZ, ESSENCE, PÉTROLE CONVERTISSEURS Rotatifs et Statiques MATERIEL ELECTRIQUE IL IACHELET Ingénieur=Constructeur 290, Boulevard VOLTAIRE (XIe) Télép. : 952=23 = Métro ; NATION SERVICE DE MONTAGE Entretien et Réparation LIVRAISONS INSTALLATIONS RAPIDES Courrier d’Allemagne LE FILM LITTÉRAIRE Correspondance particulière du Ciné-Journai Berlin, le 1 " avril 1913. En Allemagne comme partout ailleurs, le public ordinaire des cinémas est devenu plus difficile. Son goût s est affiné. Il y a belle lurette qu il ne s égaie plus aux farces stupides qui furent autrefois sa joie; mais même les histoires sentimentales et niaises qui constituent trop souvent les programmes hebdomadaires commencent à lui taper passablement sur les nerfs. Il manifeste son peu d’enthousiasme pour des spectacles fastidieux en restant chez lui, d’où diminution de recettes et plaintes amères des exploitants à l’adresse des éditeurs. Ceux-ci ont enfin compris qu’il leur fallait chercher autre chose, que le scénario anonyme avait vécu et qu’il devenait nécessaire de placer leurs bandes sous l’égide d’un nom fameux. Depuis longtemps les fabricants français, ita liens, danois étaient entrés dans cette voie. Les éditeurs allemands à leur tour essaient du film littéraire. . La chose n’a pas été des plus simples. Il n était pas aisé de gagner à une collaboration étroite des artistes prévenus généralement contre le cinéma qu’on leur présentait comme le jouet enfantin d’une foule grossière. Il n’y a pas encore très longtemps, la plupart des auteurs qui ne se font à présent aucun scrupule de travailler pour les maisons de films, n’avaient pas assez de sarcasmes contre ceux qui consentaient à l’industrialisation de leur talent. Qu’on se rappelle le manifeste du Gœthebund et celui de la Société des gens de lettres qui allait jusqu’à menacer de l’exclusion, le membre assez peu soucieux de sa dignité pour oser abandonner line de ses oeuvres au Cinéma. Que de chemin parcouru depuis ce temps! Les plus grands noms de la littérature allemande moderne, Hermann Sudermann, Gerhardi Hauptmann, Wollzagen, Herbert Eulenberg, Paul Lindau, Rudolphe Herzog et tant d autres, non seulement permettent qu’on tire de leurs ouvrages déjà parus, pièces ou romans, des films, mais se déclarent prêts à écrire spécialement pour l’écran, des scénarios. Qu’importe qu’un M Hans Kyser proteste avec une véhémence digne d’une meilleure cause, en alléguant 1 impossibilité pour le poète de renoncer au « Verbe ». Si des artistes comme ceux que je viens de citer se proposent d enfermer leur pensée dans un « film muet », d y a encore de beaux jours pour la cinématographie. Certains esprits chagrins parmi nous ne voient pas sans quelque appréhension le film littéraire gagner la place importante qu'on est en tram de lui faire Son principal défaut est en effet de coûter fort cher. Pour s’attacher les écrivains connus dont ils rêvaient de voir le nom rehaussser la valeur de leurs produits, les éditeurs ont dû consentir de gros sacrifices. L amour de l’art n’excluant pas toujours le souci des intérêts matériels, messieurs les auteurs ont su défendre leurs prétentions avec obstination et tirer des chevaliers de la Caméra sous forme d honoraires, un appréciable profit. En outre, le film littéraire ne se conçoit guère sans l’interprétation artistique irréprochable et la mise en scène correspondante, auxquelles l’auteur aurait eu droit au théâtre, toutes choses qui augmentent en de sensibles proportions le prix de fabrication d’un film. Qui oserait nier cependant que sa valeur artistique, et marchande même, n’en est pas également relevée?