Cine-Journal (1913)

— 9 La Cinématographie en Couleurs Comme suite aux intéressants articles que nous avons publiés le mois dernier sur la cinématographie en couleurs — articles dus à la collaboration de M . Ventujol — M. Pierre Ulysse , un spécialiste de la trichromie nous adresse les remarques suivantes : M. Ventujol s’est étendu longuement sur les écrans de sélections et films sensibles, paraissant affirmer que c’était de là qu’avait dépendu la naissance de la cinématographie en couleurs ; c’est une erreur, car il ne faut pas confondre photographie et cinématographie. Or, depuis plus de cinquante ans les procédés de photographie triehrôme sont étudiés. On trouve couramment dans le commerce tous les écrans de sélection utiles pour la bichromie, la trichromie, etc. Quant aux sensibilisateurs, tous les amateurs photographes dignes de ce nom en connaissent l’emploi et les fournisseurs. Cependant, quoique disposant du matériel de la photographie triehrôme depuis longtemps, comment se fait-il que le cinéma en couleurs n’existait pas encore ? Tout simplement parce que l’on n’avait pas trouvé le moyen de prendre cinématographiquement les images voulues, c’est là que réside l’invention de la cinématographie en couleurs. M. Vextujol dit que les procédés proposés pour cela furent d’abord la prise successive de plusieurs images sélectées. Ce procédé ne donna pas de résultat et fut abandonné. M. Vextujol omet de citer le procédé Berthon, puis Gaumont par prise successive et projection simultanée. Ce procédé n’a jamais été présenté en public. Il parle ensuite du procédé par prise simultanée à l’aide de trois appareils distincts : ce procédé fut également abandonné. A l’aide d'un seul film et de trois objectifs, ce procédé n’a conduit à aucun résultat à cause de la différence des points de vue des images, il ne fut jamais réalisé. Un grand nombre de chercheurs, ont imaginé des dispositifs optiques, pour obtenir trois images semblables : aucun de ces dispositifs n’a été présenté. La cinématographie en couleurs restait donc un mythe. C’est alors que j’ai pris les brevets posant le principe fondamental qui m’a permis de la réaliser, à savoir, la prise d’images sélectées simultanément sur la surface d’une image ordinaire. Ce principe pose celui de la réduction des images. J’ai démontré en 1910 et 1911, que, à l’encontre de ce que l’on pensait généralement îr. était facile d’obtenir ainsi DES IMAGES SUPERPOSABLES d’une façon correcte. Combinant avec les dispositifs de films ainsi décrits des objectifs coupés et aux axes rapprochés et animés de mouvements mécaniques soit parallèles, soit obliques, pour permettre un réglage aussi souvent qu'utile et dans tous les sens, j’obtins des films parfaitement superposés. Précédemment, dans ce journal, a paru la liste de mes démonstrations notamment sur Gaumont, Éclair, Pathé, etc. La cinématographie en couleur ™ établie suivant mes procédés était trouvée et protégée par de nombreux brevets. Le Patentant allemand qui fait force de loi pour les brevets a reconnu la légitimité des miens et de mes droits sur ces divers points, et a reconnu que j’avais le premier, à l’aide des dits moyens, réalisé la cinématographie en couleurs. De tout cela M. Ventujol ne dit mot! Pourquoi? Je vous prie donc de vouloir bien insérer ma formelle protestation, et reprenant les propres termes de l’article de M. Ventujol qui sont, en ce qui concerne le procédé de prise simultanée antérieurement à mes travaux : “ Un grand défaut apparaît à cette