Cine-Journal (1913)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

saisie. A l’heure où j’écris ces lignes, il doit encore y allonger douloureusement ses neuf cent douze mètres. Quelles seront les suites de cette curieuse affaire, nous le saurons plus tard. Voyons seulement les dommages qu’elle a causés à notre industrie — en général : 1° Les deux Directeurs Niçois qui ont loué le film pour en offrir le spectacle au public de leurs théâtres sont privés, parla saisie, du profit qu’ils escomptaient. 2° Le loueur parisien qui avait acheté le film à M. Paul Hodel — pour le mettre en service « exceptionnel » à Nice, va perdre tout le bénéfice de son audacieuse entreprise. La bande n étant pas au programme ne saurait lui être payée ; elle pourrait même lui coûter de sérieux désagréments. 3° Le représentant de Y Itala qui se voit retourner les ordres déjà donnés, subit un préjudice considérable. 4° L' ItalaFilm reçoit par une répercussion indirecte, un coup également regrettable puisqu’elle manquera quelques ventes certaines. 5r Les loueurs et exploitants qui avaient retenu cette œuvre, d’ailleurs importante, l’ont décommandée. C’est entendu. Mais ils ont fait des frais et cette perturbation n’ira pas sans les gêner grandement. Enfin, comme l’affaire est aujourd’hui entre les mains de la justice, gratuite en principe, ruineuse en pratique, ce petit coup de Nice-Trafalgar se traduira par de graves dommages, des frais généraux inutiles et des pertes sèches douloureuses â bien des bilans. Je ne lui voit pas d’autre moralité. * ** Mais, dira-t-on, il y a des coupables dans cette affaire. Où sont-ils ? Un peu partout, à mon avis : chez le loueur qui ne peut arguer de sa bonne foi et que l’esprit de concurrence anime seul ; chez l’éditeur qui commet la faute de ne pas unifier les dates de sortie de ses films, au moins pour l’Europe. Et je ne parle pas des vagues intermédiaires, gens de façade ou d’arrière-boutiques, dont la spécialité malsaine est de négocier sur un marché ce qui est destiné à un autre : le monde cinématographique les connaît et les a déjà marqués. Un remède, un seul remède s’impose. C’est la concession exclusive, c’est la cessation de la vente, c’est la remise dans une seule main de la production d’une même marque. Nos Sociétés d’édition le comprennent de plus en plus et de mieux en mieux. Presque toutes ont accepté déjà cette méthode nécessaire : Pathés Frères, Gaumont, Eclair, Eclipse, Cinès, Nordisk, etc..., pour ne citer que les plus notoires. Que serait-il advenu des Misérables si le fait de Nice s’était produit et que penserait le représentant de la Cinés si quelque client de mauvaise foi eût privé le Gaumont-P alace, en plein effort de réclame, du bénéfice de sa Grande Première Semaine ? Je dis plus. Exploitants, qui passez des films en seconde ou troisième semaine et qui demandez à vos loueurs des œuvres inédites, que feriez-vous si la concurrence frauduleuse vous arrachait vos films — avant qu’ils fussent parus chez vous ? Ne donnant que ce que les autres ont