Ciné-journal (1913)

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6* Année. — N° 244 26 Avril 1913 Ciné=Journal Organe hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur: G. DUREAD flBOriMEMEnTS : J-RANCE Un an 10 fr ETRANGER Un an 1 2 fr . Le Numéro : 25 cent. ! Paraît le Samedi Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE Gutenberg : 61-54 LES ARCHIVES DU CINÉMA 11 y a belle lurette que je préconise dans ces colonnes la fondation régulière d’un Musée National dans lequel seraient conservées, sous forme d’archives spéciales, toutes les bandes cinématographiques ayant un caractère historique. L’idée est trop juste et trop simple pour recevoir une application immédiate dans notre délicieux pays de progrès. Aussi a-t-elle trouvé plus aisément sa réalisation... en Egypte, dans cette éternelle cité du Caire que l’on s’imagine rétrograde parce qu’elle est turque et qui nous donne si volontiers l’exemple des initiatives intelligentes. La chose s’est passée d’ailleurs avec une simplicité biblique et M. Lebureau — empereur de la fôôrme — l’a vue passer trop [vite pour l’arrêter entre ses lustrines conservatrices. Un cinématographiste du Caire, M. Bonfigli, qui tourne la manivelle depuis quelque dix années, avait filmé, l’autre jour, la cérémonie nuptiale de la fille du Khédive. Notre ami eut pu vendre cette bande, en retirer un profit quelconque et la jeter sur un marché tellement libre qu’on ne 1 eut, sans aucun doute, jamais retrouvée au bout de quelques années. Le Khédive, par un geste facile, a donné bien vite une meilleure solution au problème. Il l’a purement et simplement achetée, positif et négatif compris. Grâce à sa libéralité ingénieuse, le document restera propriété d’Etat et formera le fond d’une “ bibliothèque cinématographique spéciale dont nos arrièreneveux apprécieront mieux que nous la valeur. Le film est signé. Son authenticité ne saurait faire l’objet de la moindre discussion ; sa précision le rend inestimable dans l’avenir. Certes, la projection d’une cérémonie nuptiale, fut-elle prmeière, n’a pas pour nos contemporains un intérêt de premier ordre. Mais oublions que nous sommes fils du siècle et songeons a nos descendants. Quelle inestimable page d’histoire s’offrira à leurs yeux lorsque le film apparaîtra sur l’écran, faisant revivre les physionomies, les gestes, les costumes, l’apparat, le décor, les foules qui donnent au cortège cette “instantanéité” d’une époque, si passionément recherchée des historiens ! En vérité le Khédive a fait oeuvre de civilisation. Pharaon d’aujourd’hui, à sa manière, il éternise une minute : félicitonsle de sa jolie pensée. G. DUREAU