Cine-Journal (1913)

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— 15 — Venons donc à notre enquête. La nature particulière de l’objet qui nous est soumis, nous suggère aussitôt un biais par où l’aborder commodément. Le meurtre est, sauf dans les circonstances exceptionnelles, qui ne nous intéressent pas ici (en temps de guerre), absolument condamné par le sentiment moral collectif. Or, si dans des cas particuliers son évocation était capable de créer, chez des spectateurs, une incitation à l’accomplir, si des preuves expérimentales pouvaient être apportées de ce fait, ou du moins si des inductions sur ce point présentaient des garanties scientifiques sulfisantes, n’aurions-nous pas là un critérium pour apprécier ce qu’on nous demande? Car la conscience publique ne peut pas, sans se contredire expressément, tolérer comme conséquence ce qu’elle répudie comme principe : elle ne peut pas, condamnant le crime, ne pas condamner un spectacle qui, directement, y provoquerait. Si elle s’illusionnait, nous serions en droit de lui montrer son erreur, faisant jouer sur ce point la critique entièrement objective, dont nous avons parlé tantôt. En posant la question sous celte forme, nous en déplaçons pour ainsi dire le centre ; à uneconsultation morale, nous substituons, dès le second moment, une recherche psychologique. C’est une façon d’aborder le problème ; mais n’espérons pas ainsi l’épuiser : dussions-nous répondre négativement sur ce point que nous ne tiendrons pas encore quitte les films en cause, de tout reproche d’immoralité. Même si l’évocation du crime n’a pas chance d’être suivie des actes redoutés, même si elle demeure, au sens scientifique du mot, une pure représentation, elle peut encore, d’un autre point de vue, être considérée comme néfaste et nous la tiendrons pour telle si la conscience collective qui sincèrement se consulte, qui confronte en toute impartialité ses sentiments, ne peut pas s'empêcher, malgré les raisons contraires qu’elle invoque à son secours, d’éprouver à son égard une répugnance morale invincible. C’est cette impression résiduelle, irréductible, que nous regarderons comme décisive. Qu’on nous permette un exemple : Nous estimons nécessaires et légitimes les opérations chirurgicales, et nous admettons qu’un certain public doive y être admis. Pourtant, si un médecin s’avisait de les produire devant une plus grande assistance (exception faite de celles dont le spectacle blesserait des sentiments très spéciaux,), ne ressentirions-nous pas un malaise d’une qualité toute particulière, et, voilà qui est important, ne persisterait-il pas, ce malaise, malgré nos tentatives, pour nous persuader qu’il est indu? Et certes, les raisons ne manqueraient pas à notre appel ! N’y aurait-il pas d’abord un intérêt spéculatif à mettre les gens directement au courant d’un tel évènement biologique ? N’y aurait-il pas ensuite un intérêt pratique plus considérable encore à les familiariser avec lui pour les déshabituer d’une peur instinctive? Inutile d’insister longuement, on se convaincra que, dans certains cas, malgré les assauts de la réflexion impartiale, le sentiment ne se laisse pas entamer. Par cette opposition victorieuse, mais seulement par elle, il est vrai, il nous révèle sa force, sa valeur morale. Mais, dira-t-on, vous demandez aux consciences individuelles une enquête qni, selon vos promesses, devait rester impersonnelle ! H ISP A NO=FI LM S Directeurs : MARRO ET “BANOS JS JS JS GRANDE MARQUE = ESPAGNOLE = BARCELQNA. = CraywinclSel, 20, S. G. PARIS. = 14, Rue Bachaumoni