Cine-Journal (1913)

d’être un excellent acrobate, il veut encore faire du tir artistique, et il passe une bonne partie de ses loisirs à s’exercer à cet effet. Pendant un de ses exercices il demande à un groupe d’artistes présents qui osera tenir les deux pipes qu’il veut employer comme cibles et Madame Brandon, heureuse d’avoir l’occasion de lui rendre un service se place en face de lui, tenant les deux pipes comme il le lui dit. Elle donnerait volontiers sa vie pour avoir de lui une seule parole de tendresse. Cependant l’idylle est interrompue par Mr. Brandon qui entre dans l’arène une dépêche à la main. Les trois compagnons se rendent au café du cirque pour en discuter le contenu. C’est une offre d’engagement favorable du cirque Landolf. Wartley est tout disposé à l’accepter, et il va sans dire que Madame Brandon appuie chaleureusement sa proposition, car à tout prix elle veut que la troupe reste unie. Son mari, au contraire, agacé de son empressement évident envers Wartley ne veut pas accepter. Une querelle s’engage alors entre les deux hommes et a pour conséquence la dissolution de la société. Wartley part pour le cirque Landolf où il signe un engagement comme tireur artistique et les Brandon sc voient obligés d’étudier un nouveau numéro. Brandon se fait danseur de corde. Pendant un exercice il fait une chute dangereuse et se blesse gravement. Sa femme va le voir à l’hôpital et apprend par le médecin que son mari sera . invalide pour le reste de ses jours. Loin de s’affliger de cette triste communication elle éprouve plutôt comme une délivrance parce qu’elle lui fournit un prétexte de quitter son mari. Je ne peux pas passer ma vie avec un estropié, lui écritelle. Cela fait elle se hâte de rejoindre celui qu’elle aime. Mais l’accueil qui l’attend est loin de correspondre au sacrifice qu’elle a fait. Wartley est toujours insensible et ne voit en elle qu’une bonne camarade pour qui il a de l’estime, mais il ne peut l’aimer. Malgré cela elle ne perd pas l’espoir de gagner un jour son cœur et quand il lui propose de l’assister a l’exécution de son numéro, elle accepte avec plaisir. « Oseras-tu me laisser abattre la pomme sur ta tête tous les soirs ? » lui demande-t-il. Oui, répond-elle sans hésiter. 11 n’aurait qu’à proposer, elle consentirait à tout, car son plus vif désir est de lui montrer par son dévouement la profondeur de son amour. Entre temps son mari a quitté l’hôpital. Etant depuis longtemps sans travail, il se trouve dans une situation très embarrassée et d’autant plus que Jack Burns, agent d’artistes, lui a fait part que depuis sa chute malheureuse il n’a pu lui procurer d’engagement. Son cœur est plein d’amertume. 11 garde rancune à son ancien ami qui rompit si brutalement tous les liens pour chercher tout seul la fortune et il est plein d’amertume contre sa femme qui le quitta dans la plus grande détresse. 11 veut se venger, et dans le pressentiment qu’un jour le sort lui en fournira l’occasion il cherche une place de veilleur de nuit au cirque Landolf — caron ne veut plus de lui dans l'arène — lui, naguère célèbre artiste qui touchait des appointements très élevés. Brandon voit son ancien compagnon et sa femme. De son côté, un soir avant la représentation elle aperçoit aussi son mari. 11 médite une vengeance et le hasard lui vient en aide pour exécuter sa funèbre résolution. Derrière le rideau de l’arène il assiste au numéro du tireur artistique et il voit s’accomplir son plus vif désir. Wartley tire si maladroitement le coup qui doit séparer en deux parties la pomme posée sur la tête de Madame Brandon, que celle-ci est atteinte et s’affaisse mortellement blessée. Quelques moments après elle expire dans les bras de Wartley. Mais le contre-coup de la vengeance est proche. Un des lions du cirque s’étant échappé de sa cage rencontre Brandon, se rue sur lui et le mutile avant que les autres artistes Wartley en tête puissent venir à son aide. Long. : 836 mèt. — Vir. 75 fr. — 2 Affiches lm.-2m.25 2 m. 2 m. 25 Bulletin L. AUBJERT