Cine-Journal (1914)

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7e Année. N* 289 7 Mars 1914 Ciné= Journal Organe hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur : G. DDREAC VWWW* ^WVAAAAAA^A. ABONNEMENTS : FRANCE Un an 10 fr. . ETRANGER Un an. . . . . 12 fr. Le Numéro : 25 cent, Paraît le Samedi Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE Gutenberg : 61-54 Une Leçon de Libéralisme Bien que nous vivions, à l’aurore du XX' siècle, sous la plus bienveillante des républiques, nous avons encore beaucoup à apprendre en matière de libéralisme. Nous passons aux yeux de l’Europe pour être d’une tolérance qui va jusqu’à la faiblesse, alors que notre conservatisme social, vieillot et timide, demeure peut-être comme un des plus purs entre tous les conservatismes de notre vieux continent. En voulez-vous une preuve récente? Je la cueille parmi les informations cinématographiques de la semaine. Nos amis d’Angleterre — il fallait bien que, parlant de libéralisme, je parle des anglais — viennent de donner au monde l’exemple du plus bel esprit de liberté qui soit. Les pouvoirs publics ont en effet autorisé les Directeurs de cinéma-théâtres à présenter au public un film d’un caractère vraiment sensationnel, c’est-à-dire vraiment capable de provoquer une « sensation ». Il s’agit d’une assez longue bande qui fut prise par Pathé Frères, l’été dernier, à Johannesburg (Transvaal), lors des évènements violents qui marquèrent la répression de la grève du Rand. On peut aisément imagi ner les scènes sauvages que révèle l’écran du Palladium, où passe ce film devenu la propriété, aux fins de propagande, du grand journal anglais le Daily Tierald. La police de Johannesburg, qui opéra conjointement à l’armée pour briser la grève, se montra (disait la presse) d’une extrême brutalité. Mais il n’est plus permis de démentir les informations qui relataient sa violence : le film précis, extraordinairement éloquent, est là pour convaincre les plus sceptiques. Les scènes qui sont ainsi enregistrées pour l’Histoire sont d’une telle clarté que le public en crie d’indignation car il reste, au fond du cœur anglais, un grand amour de la liberté et un farouche orgueil de l’inviolabilité humaine. Le Daily Sketch fait remarquer à ce propos que les spectateurs de Y Albert Hall étaient le soir de la première projection de ce film, si violemment émus que si Lord Gladstone avait été présent dans la salle, il eut couru les plus grands risques pour sa vie. Ajoutons que la projection de ces documents cinématographiques prend encore une importance plus grande du fait de la présence à Londres des neuf militants ouvriers déportés par Botha. Ainsi les autorités anglaises qui n’avaient qu’un mot à dire pour empêcher la présentation de ce film, ont laissé faire. Leur tolérance est grandement louable et fait honneur à l’esprit libéral des dirigeants. Je jure qu’en France, un film du même caractère serait sournoisement interdit et