Cine-Journal (1914)

— 5 — Juste revendication Le service des vues scientifiques de Pathé frères, à Vincennes, nous adresse la lettre suivante : M. Dureau, directeur du Ciné-Journal, 30, rue Bergère, Paris. Mon cher Directeur, Je lis, dans le Ciné-Journal du 28 février, le compte rendu de l’intéressante conférence, faite récemment à Reims, par M. le Professeur Téchoueyres. Permettez-moi de vous signaler une erreur que je relève dans ce compte rendu. Il est dit, en effet, que les films scientifiques qui ont été projetés à cette occasion ne se trouvent pas dans le commerce. Informez donc, je vous prie, vos nombreux lecteurs que, tout au contraire, ces films sont commercialisés et que l’exclusivité en appartient à la Compagnie Générale des Etablissements Pathé frères. Vous remerciant d’avance, je vous prie de croire, mon cher Directeur, à mes sentiments distingués. Henri CHAUVAUX, Chef du Service scientifique aux Etablissements Pathé Frères. ❖ * * Aux Exploitants d’Algérie et de Tunisie Les exploitants d’Algérie et de Tunisie qui voudraient composer des programmes avec des films et des exclusivités de « France Cinéma Location, devront s’adresser désormais à l’agent exclusif pour cette région, M. T. Minéo, avenue du Bardo, à Constantine. * ** Si non e Vero... Le directeur d’un petit théâtre des environs de Venise recevait, depuis quelque temps, d’innombrables lettres dans lesquelles on l’assurait que, si la pièce qu’il donnait, Othello, était excellente, elle contenait une erreur que le cinéma avait réparée. On pouvait, en effet, admirer, dans un cinéma de la cité, les obsèques du Maure et de sa jolie épouse. L acte où les deux amants étaient réunis dans la paix éternelle soulevait l’enthousiasme des spectateurs. Le directeur dudit théâtre, craignant la concurrence du film, ordonna qu’à la représenta tion suivante, un imposant cortège formât le tabeau final. On vit donc s’avancer sur les planches un grand char funèbre, traîné par deux vieux chevaux. Sur ce char étaient placés les cercueils des époux réconciliés dans le trépas, selon le vœu plein de piété des spectateurs vénitiens. Pour plus de précision, sur le flanc du corbillard, on avait suspendu une énorme couronne dont les rubans portaient cette inscription : « Unis dans la mort. » Et on dit que, ce soir-là, la scène l’emporta sur l’écran. Chi lo sa? * * * Films Decroix Les films interprétés par Mlle Renée Dauge, anciennement à la maison Pathé, et maintenant engagée par M. Charles Decroix, l’heureux metteur en scène et propriétaire de la maison Decroix, à Berlin, sont en vente chez M. Joseph Lamy, Cinéma-Centre, 9, place de la Bourse, Pans, qui a su s’assurer la représentation des Films Decroix pour tous les pays latins de l’Europe et de l’Amérique. Le pre' mier film de la série Charles Decroix « Vae Victis » a été un « hit » et actuellement le Cinéma-Centre montre à sa clientèle une ravissante comédie en deux parties « Séparés de biens » qui fait honneur au bon goût spirituel et à la mise en scène de M. Decroix. * ** Guillaume Tell Nous apprenons que le film Guillaume Tell, grande exclusivité du Cinéma-Centre, 9, place de la Bourse, a été vendu par cette maison pour les Etats-Unis au directeur d’une grande maison américaine, dernièrement de passage à Paris. Nos félicitations à la jeune et active maison. * ** Nos Hôtes M. Anderson, directeur de la Anderson’s Film Agency et de la maison Pasquali, à Londres, était de passage à Paris la semaine dernière, et sera de nouveau ici dans quelques jours. M. Anderson vient ici pour s’assurer le monopole pour l’Angleterre de plusieurs exclusivités. C’est M. Lamy, du Cinéma-Centre, 9, place de la Bourse, qu’il a nommé son agent-acheteur, auquel d’ores et déjà toutes offres de films peuvent être faites.