Cine-Journal (1914)

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— 43 — Déjazet où on répétait sa pièce. L’ Histoire d'un Pierrot est une pantomime simple, sentimentale, émouvante dont le sujet est de notre compatriote Fernand Beissier, et sur laquelle ruisselle et bondit une musique tantôt allègre, tantôt palpitante, tantôt douloureuse, mais toujours intarissable. Elle eut un succès retentissant. Francisque Sareey écrivait au Temps un article enthousiaste où il comparaît la jeune verve de Mario Costa à une source qui jaillit en chantant. De Paris, Y Histoire d'un Pierrot fit le tour du monde, et le continue. L’art de la pantomime est universel et n’a besoin ni d’adaptation ni de traduction. Dans tous les pays, on comprenait, d’après les seuls gestes, les élans, les éclats, les faiblesses, les fautes, les douleurs, les repentirs, les relèvements de cet éternel symbole d’amour qu’est notre Pierrot. Et la musique entrait dans toutes les mémoires. Combien d’orchestres, dans les deux mondes, ont joué depuis vingt ans des fragments du Pierrot de Mario Costa! Or voici que récemment quelques gentilshommes napolitains, amis personnels de Mario Costa, le marquis di Bugnano, le marquis Serra di Cassano, le chevalier Pacca et d’autres, eurent une idée ingénieuse. Séduits par les progrès du cinématographe, ils se demandèrent pourquoi on n’essayerait pas de réaliser sur l’écran, en élargissant le cadre, une pantomime aussi parfaite que YHistoire d'un Pierrot de Mario Costa, en adaptant soigneusement tous les gestes des acteurs aux mesures de la musique. C’était une entreprise absolument nouvelle. Jusqu’à maintenant, en effet, il y a toujours eu de la musique sous les cinémas; mais cette musique était absolument subordonnée aux mouvements du film, parfois même étrangère au sujet, le plus souvent très médiocre et sans couleur spéciale. Cette fois, au con traire, il s’agissait de mettre la musique au tout premier plan et de subordonner aux rythmes du compositeur tout le mouvement du cinématographe. C’était un bouleversement complet de cet art nouveau. Etait-ce possible? Cela pouvait-il réussir? Ne serait-ce pas tellement compliqué qu’on y devrait renoncer avant de finir? Les dilettanti amis de Costa ne perdirent pas leur temps à peser le pour et le contre. Ils se décidèrent à tout hasard. Ils prièrent Mario Costa de venir lui-même à Rome prendre la direction musicale de cette entreprise, afin de bien lui montrer qué la musique garderait intégralement tous ses droits, et ils s’entendirent avec une maison cinématographique pour l’exécution matérielle. Ce fut un travail effrayant! Il fallait recommencer chaque pose jusqu’à huit et dix fois, surtout vers le début. A plusieurs reprises, les audacieux novateurs se sentaient pris de découragement. Mais vite ils se remontaient, et maintenant, après cinq mois de labeur ininterrompu, cette œuvre hardie vient d’être terminée. On en a donné cette semaine la première représentation à Rome, devant l’élite de la société romaine, et ce fut un enchantement. Mario Costa, un peu las, ému, mais joyeux, conduisait l’orchestre luimême, et Rome lui a fait une ovation prolongée. C’était en vérité quelque chose de nouveau qui naissait avec cette pièce. Le résultat de cette entreprise et de ce succès ne peut en effet qu’intéresser tous les artistes et tous les dilettanti. Il est donc prouvé maintenant qu’avec un labeur assidu on peut arriver à réaliser des spectacles dans lesquels la vision cinématographique ne sera plus que le but principal, mais Y accompagnement, en quelque sorte, d’une autre œuvre déjà consacrée. Directeur L LO BEL, ingénieur-chimiste I. C. P. 47 , Rue de Bagneux, MONTROUGE (Seine) Téléph. Saxe 00-51 TRAVAUX CINÉMATOGRAPHIQUES SOIGNÉS EXÉCUTION RAPIDE — —