Cine-Journal (1914)

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— 11 — Revenons maintenant à mon exploitation, de laquelle je viens de m’éloigner pour vous narrer ces anecdotes. De même que dans les baraques installées à la fête de Neuilly ou à la foire aux pains d’épice, l’entrée du spectacle était de 0 fr. 50 pour les grandes personnes et 0 fr. 25 pour les enfants. La salle, qui pouvait contenir 60 à 80 personnes ne désemplissait point. Comme au Grand Café, Je public faisait queue dans le passage, masquant l’entrée des magasins. Les boutiquiers devinrent furieux et me couvrirent de papier timbré; un procès allait s’engager dont l’issue pouvait m’être défavorable, en raison de l’insécurité du local, peu conforme aux règlements édictés par la préfecture; enfin un terrible coup venait de frapper l’exploitation cinématographique, c’était la catastrophe du Bazar de la Charité. Vers la fin de 1 896 se place aussi sur le boulevard une manifestation de l’art cinématographique, qui connut le plus magistral succès. Eugène Pirou, le photographe majestueux de ce que toute l’Europe comptait de célébrités, venait d’impressionner le plus beau film de l’époque : Le Coucher de la Mariée. Ce film comptait 66 mètres de longueur et était constitué par trois bandes de 22 mètres chacune. Une séance sensationnelle fut organisée dans le salon du Café de la Paix, qui eut un tel retentissement que pendant plus d’un mois toutes les notabilités parisiennes et étrangères vinrent en foule assister à la projection de cette bande fameuse. Le Coucher de la Mariée fut exploité ensuite à l’Olympia en qualité d’intermède. Il obtint d’ailleurs un succès identique à celui qu’il venait de connaître. L’année I 898 marque la fin de la première époque de la cinématographie exploitation sur les boulevards,, qui pendant plusieurs années va marquer le pas, piétiner sur place. Les frères Lumière qui, comme vous le savez, avaient abandonné le Grand Café, apparaissent à nouveau et ouvrent le cinéma à la porte Saint-Denis. Ils confient la direction de cette salle à Lafon, un de leurs collaborateurs de l’exploitation précédente. Ce cinéma est plus populaire, il contient 1 50 places et l’entrée est fixée à 0 fr. 50. Un petit orchestre composé d’un saxophone et de trois autres musiciens était placé à l’endroit où s’effectuait la distribution des billets. Le rôle principal assigné à cette innovation consistait surtout à attirer le public, mais elle déversait aussi des flots d’harmonie dans la salle du spectacle toute proche d’eux. Naturellement, l’orchestre jouait des airs appropriés aux vues projetées à l’intérieur, mais comme il ne se trouvait point placé dans la salle, il arrivait fréquemment qu’une marche funèbre accompagnait un film représentant une noce, et vice versa. Il n’en est plus de même aujourd’hui. >1: Comme vient de nous le dire Gabriel Kayser, le cinéma exploitation marque un temps d'arrêt assez long, puisque ce n’est guère qu’en 1 904 que commence la seconde période, qui connaît aujourd’hui son plein épanouissement. C’est de cette période que nous entretiendrons nos lecteurs dans notre prochain article. Albert Hec. (A suivre .) (Voir numéro du 28 mars) .