Cine-Journal (1914)

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— 09 — V Comme on voit, ce n’est pas un progrès pour le drame, de passer du théâtre parlé au cinéma. Par le film, l’homme civilisé et compliqué doué de pensée, de sensibilité qui lutte contre ses impulsions et ses passions, qui les domine ou qui est vaincu par elles devient un simple être primitif, calibanesque, sans vie intérieure, qui grimace, gesticule, et réagit à toutes les impressions par des mouvements réflexes. Le spectateur est ainsi ravalé à un niveau inférieur encore à celui de la baraque à Guignol où il arrive, du moins, qu’une parole de plaisanterie naïve, qu’une chanson divertissante, s’associe aux grands jeux de scène, aux gifles, coups de pied et bonds dans l’espace. Aussi, pour l'instant, le théâtre cinématographique ne travaille pas à la formation du goût et moins que jamais quand il a la prétention d’offrir à la foule non seulement des tableaux amusants, mais de la littérature. Et cependant la traduction des oeuvres théâtrales en films cinématographiques pourrait être féconde en enseignements. Il est vrai que ce ne serait pas au bénéfice de la foule, mais pour le plus grand bien des auteurs. Pour ceux-ci, le cinéma fera peut-être office d’éducateur. Il leur rappellera certaines vérités élémentaires qu’ils ont à peu près oubliées. « Pour faire un civet, il faut un lièvre » ; pour construire une pièce, il faut une action. L’ajustement dramatique ne suffit pas : il faut qu’il recouvre un corps en chair et en os. Les discours, si gracieux ou si graves soient-ils, ne suffisent pas; ils n’ont de valeur que lorsqu’ils accompagnent des actes. L’auteur s’habituera à analyser son oeuvre au point de vue des nécessités cinématographiques. Si elle s’évanouit, c’est qu’elle ne vaut rien au point de vue théâtre. Résiste-t-elle à l’épreuve, elle peut hardiment affronter les feux de la rampe. Elle est sûre d’avoir un noyau vivant que le poète pourra alors décorer selon ses moyens des sentiments, des pensées et des paroles les plus riches. Aussi bien le cinéma est un organe important de la civilisation actuelle dont l’essence est toute action, c’est-à-dire toute énergie. Et il se pourrait que le contact du cinéma donnât au drame moderne anémié, ce qui lui manque le plus : l’énergie. D' Max Nordau. S’adresser aux Usines 0. ÛUILBERT 4, Allée Verte, Bcul. Ricbard-Leneir, 59 à charbons parallèles donnent le maximum d ’ intensité et exigent le minimum d'attention Mécanique de haute pré= cision. Pignons et Crémaillères en acier. Porte=Charbons acier à fortes mâchoires amo= vibles. Réglage micrométrique par gros boutons de fibre. SOLIDITEDOSESCOMMODITE