Cine-Journal (1914)

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— 63 — ces difficultés. La brutalité des faits le fascine. Il a assisté au marché conclu entre l’usurier et le gentilhomme véreux, à l’exécution de leur scélératesse; il frissonne quand le marquis verse du poison dans la carafe de limonade préparée pour la comtesse; il se réjouit de l’erreur du meurtrier qui avale le breuvage destiné à sa victime. Il s’apitoie sur les malheurs de Charles-Henri, livré par Werb à la férocité du patron de la goélette de pêche MarieJeanne, compatit aux tortures du petit mousse, aspire à la délivrance, le regarde avec angoisse s’évader, applaudit aux efforts de son protecteur, le brave père Paimpol... Que ce vieux loup de mer est sympathique! Quelques lignes de légende intercalée entre les principaux tableaux permettent de suivre sans s’égarer, le fil de l’intrigue. Et ces tableaux sont vivants, pittoresques. De bons comédiens (M. Luguet est un Werb correct et sinistre, très impressionnant) exécutent les gestes des personnages; le milieu reproduit d’après nature, ajoute au drame fictif un accent de vérité que n’obtiendrait pas, dans ses conditions ordinaires, le théâtre. A ce point de vue, le photographe est supérieur au décorateur; il transporte sur les planches la vision directe des objets; il est allé en Bretagne, il a saisi le va-et-vient, la couleur, l’atmosphère de la rade de SaintMalo, le tumulte des vagues, l’ombre des nuages qui passent, le reflet tremblotant des rayons de lune à la surface de l’eau moirée, l’éblouissement des nuits lumineuses, l’eflroi des nuits sombres, les caresses et les fureurs de la mer. Cette tempête, c’est une tempête véritable; ce n’en est pas le gauche simulacre opéré par le moutonnement des figurants sous la toile. L’agitation de la barque légère où se cramponnent les fugitifs nous donne réellement l’illusion du naufrage. Pourquoi le nier ? Cet amalgame d’observation et d’invention, de réalité et de rêve contient les éléments d’un art expressif, puissant, délicat, qui vient à peine de naître et dont les progrès rapides marquent l’extraordinaire vitalité. Il se développe; il atteindra à un degré de perfection que nous ne saurions prévoir; il nous réserve mille surprises. L’intérêt avec lequel les spectateurs accueillaient les péripéties de ce drame enfantin, leur indignation, leurs murmures contre le traître un moment vainqueur, leurs cris de joie, leurs acclamations sans fin, après qu’il eut été puni, l’emballement de ces gens de bonne foi, la satisfaction indéfinissable que j’éprouvais moimême et qui me retenait en un lieu incommode, d’où la fatigue et l’ennui auraient dû me chas PREMIÈRE FABRIQUE EN RUSSIE de Cinématographes et Films A. 0. Drankoff & C MOSCOU, Tverskaia 37 SUCC17ItSAX.S SainL-PéLersbourg, Nevsky lOO Adresses télégraphiques ; Moscoa^Photoprogrés M Pêtersbourg=Photodrankoff ’SJSJSISISEHS!SjS13i3M3JSi3MSlS3HSI313E13J33JËli