Cine-Journal (1914)

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— 65 — ser, tout cela me donnait à réfléchir. On s’amusait autour de moi. Je ne m’ennuyais point. Et je me demandais si les auteurs dramatiques, consultés récemment par M. Serge Basset, n’exagéraient pas la confiance et l’optimisme en affectant de ne point redouter pour le théâtre la rivalité du cinéma. J’ai sous les yeux les réponses faites par eux à notre confrère. « Je suis convaincu, dit M. Paul Hervieu, que le théâtre ne sera pas détrôné; ces deux arts servent des exigences diverses de la curiosité humaine. » M. Coolus ne se montre pas plus effrayé : « Quand les enfants ont fini de feuilleter le livre d’images, il le regrettent et supplient qu’on leur raconte des histoires. Le cinématographe, c’est le livre d’images ; l’auteur dramatique, c’est le conteur. S’il trouve de belles histoires, je suis bien tranquille; il aura toujours des auditeurs. » M. Henri Lavedan, M. Alferd Capus admettent le péril d’une concurrence, féconde en heureux résultats. (( Tant mieux! s’écrie Lavedan. Cela secouera notre art, le forcera à se ressaisir, à s’élever au-dessus de ce qu’il était autrefois : une simple gesticulation parlé. » Capus exprime le même vœu : « Ce n’est pas en attaquant ou en imitant le cinéma que l’art dramatique résistera et se sauvera; c’est en se fortifiant, en s’agrandissant. S’il s’abandonnait, il serait rapidement dévoré. » L’avenir réalisera sans doute ces espérances. Les talents abondent. Leur souplesse, leur ingéniosité infinies nous réservent des surprises. Pour l’instant, la prospérité du théâtre, son existence matérielle se trouvent compromises par la formidable diffusion du cinéma. L’art nouveau étouffe sous des végétations trop drues l’art traditionnel, l’empêche de respirer et de vivre. Avant de regagner Paris, je me suis arrêté à Lyon. J’ai reçu les confidences navrées de l’administrateur des Célestins. a Comment voulez-vous que nous luttions, soupire-t-il, contre cent établissements qui sollicitent, à vil prix, par la séduction de spectacles variés et somptueux, les préférences de la population lyonnaise? Elle nous quitte. Elle émigre. Nos abonnés s’égrènent. Nous avons supprimé les matinées classiques, les conférences, et substitué à la comédie l’opérette, qui de défend un peu mieux. Nous mourons de l’imprévoyance des auteurs et des acteurs. Ils succombent à la tentation du cinéma; ils lui accordent le concours de leurs œuvres, le prestige de leurs noms.. Et le monstre les dévore. La présence réelle des artistes célèbres excite beaucoup moins d’empressement, depuis qu’ils s’offrent au coin de chaque rue en effigie. Ils travaillent à leur propre ruine. Quand s’en apercevront-ils? Le théâtre est bien malade. » En face des Célestins, j’avisai un cabaret du genre montmartrois. Deux chanteurs, une chanteuse assis au pied de l’estrade, fumaient des cigarettes et attendaient le consommateur récalcitrant. L’ardent éclairage de la salle en faisait paraître plus morne encore la solitude. Parfois, à l’appel d’une valse lente égrenée sur le piano, l'huis s’entrebâillait et se refermait soudain; le passant intimidé n’osait affronter ce désert; la vue des chaises vides, des tables inoccupées, des visages soucieux et languissants le repoussait, le glaçait... Une seconde il hésitait, puis se hâtait de fuir. Le patron de l’endroit, un Rodolphe Salis, loquace et bonhomme, souriait mollement; il opposait à la mauvaise fortune ce qui lui restait de belle humueur et d’orgueil... Il répugnait à s’avouer vaincu... « Saison déplorable, me dit-il; les habitants de la ville ne dépensent rien ; ils économisent des sous en vue de l’exposition. D’ailleurs, on vient très tard ici, vous savez? » Il me régala de deux couplets dans l’espoir de me retenir... A onze heures, comme les auditeurs décidément faisaient grève, il perdit patience, il cessa de feindre, il poussa à son tour l’inévitable cri de colère et de révolte : (( Oh! le cinéma! Le cinéma! » Adolphe Brisson. {Le Temps.) M. BAER & C° I The Continental Film Exchange I 28, ûerrard Street I AD. TÉi.. : I nunnna m codeb : ■ BIOPHONE-LONDRES bUilUnUlJ ff . X-B-C. S th. Ed. Uebers ■ HH SFÉtIUISm l'EIPIRTiTiOH | DE * Fîtes lEiFS à iroEESsm DE TOUTES MARQUES A PARTIR DE -I O CENTIMES LE MÈTRE ToDjours en Stock plos de 5.000 sujets Chaque vue garantie en EXCELLENT ÉTAT Si i'oi/s cherchez des VUES SENSATIONNELLES A LONG MÉTRAGE donnez votre adresse et nous vous enverrons NOS LtSTES régulièrement ACHAT, VENTE et LOCATION des VUES EN EXCLUSIVITÉ * TITRES EN TOUTES LANGUES DEMANDEZ NOS LiSTES