Cine-Journal (1914)

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7* Année. — N* 298 9 Mai 1914 Ciné’>Journat Organe Hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur : G. DOREAt) flsOnnBMBnTS : FRANCB Un «n 10 fr. • ETRANGER Un an 12 fr. Le Numéro : 25 cent, Parait le S amedi Rédaction & Administratioa 80, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE Gutenberg : 61 -64 Pas de Cinéma à la Mairie ■■■■««•■■■■■■■■■■■■B Mon excellent confrère et ami Victor, consacre, depuis quelques mois, sa chronique dans Le Cinéma, aux grandes applications pratiques du cinématographe. Sur ce sujet très général et qui pourrait tendre à l’infini, son imagination généreuse et hardie se donne libre carrière et marque à notre industrie les routes de l’avenir. Mais Victor est un charmeur que l’idéologie semble parfois griser et je lui demande aujourd’hui pardon de ne pas (( voyager » avec lui vers des horizons dont la ligne bleue m’est pourtant bien chère. Mon confrère voudrait voir le cinématographe installé en permanence dans la salle des fêtes de toutes les communes françaises, par les soins mêmes des municipalités. L’écran officiel attirerait à lui tous les enfants et les jeunes gens du pays. Il les instruirait, les charmerait et, par des scènes appropriées, leur enseignerait l’amour du sol natal, la vie profonde de la terre d’où l’on ne s’éloigne que pour aller cueillir, entre les murs des villes tentaculaires, la fleur douloureuse de l’exil. Le cinéma les garderait ainsi du (( déracinement ». Je n’ai rien à dire de la thèse que préconise, avec éloquence et raison, Victor. Le film peut être, en toutes choses, un merveilleux agent d’éducation sociale : il dit tout avec une force nouvelle que le livre n’atteindra jamais. Il est le livre luimême que les illettrés peuvent comprendre, puisqu’il parle à leurs yeux, sans le secours des mots, hélas, trop souvent mystérieux pour leurs cervelles enfantines. Mais, en dehors des généralités les plus louables, j’ai le devoir de dire à mon confrère que la mise en service public du cinématographe est grosse de dangers pour les directeurs, dont nous défendons les intérêts. La cinématographie est, à l’heure actuelle, le gagne-pain de quelques milliers d’industriels qui ont mis en elle — avec leurs ressources — leur travail et leurs espérances. Tous luttent avec âpreté pour conquérir la faveur du public et vivre de leurs efforts. Il n’est rien de plus légitime, rien de plus humain. N’est-ce pas desservir la cause de nos amis que de demander, par un appel prématuré, la socialisation du cinéma? Songez bien à ce qui passerait dans l’hypothèse si chaque commune aurait son écran officiel. A l’origine, le cinéma municipal n’apparaîtra qu’à titre exceptionnel, comme l’adjuvant de certaines conférences qu’il