Cine-Journal (1914)

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— 9 — A propos de CABiRIA Nos confrères de la grande presse — je veux dire celle qui règle l'opinion du plus grand nombre par des feuilles quotidiennes — sont, par système, injustes aux écrivains de talent qui travaillent pour le cinéma. Lorsque nos scénarios sont anonymes, les grands critiques se récrient et nous demandent des œuvres signées de noms connus. Lorsque nous faisons appel aux gloires littéraires les plus nettes, les mêmes professeurs de goût font triste figure et feignent de regretter que les « poètes sonores » se détachent de l’ expression verbale et ravalent leur art à la mimique. Tout cela est pure fantaisie de gens que les formes nouvelles de la beauté inquiètent d'elles-mêmes et qui ne veulent pas consentir à ce que la plume et la parole cèdent la place au geste — fut-il supérieur. V oici, à titre d'exemple, ce qu'écrit à propos de Cabiria, la dernière œuvre cinématographique de Gabriele d'Annunzio, un des plus délicats rédacteurs du « Temps », M. Joseph Cahier. On verra en lisant ces lignes, quelles erreurs peut commettre un esprit très averti des choses littéraires, lorsqu'il traite du cinématographe — que nul ne saurait trouver vulgaire puisqu'il a conquis Gabriele d’ Annunzio. * ** Vous vous souvenez sans doute de la lettre que M. Gabriele d’Annunzio écrivit à M. Hertz, directeuir de la (Porte-Saint-Martin, quelques jours après la première représentation du Chèvrefeuille. La réussite de sa pièce ne répondant pas à ses espérances, le poète, dans un mouvement de dépit hautain et ironi que, nous apprenait qu’il allait demander au cinéma la bonne viande rouge pour ses lévriers pur sang, que lui refusait la littérature dramatique. J’ai pu constater tout récemment à Rome que l’illustre maître avait mis son projet à exécution. Des affiches immenses, éclatantes, tirant l’œil, annonçaient la sensationnelle représentation prochaine de l’œuvre cinématographique de M. Gabriele d’Annunzio. On voyait partout s’étaler les prouesse$ pittoresques de Cabiria, ainsi s’appelait le fameux spectacle. La pièce qui comportait des chœurs nombreux et un orchestre imposant, devait se jouer au Costanzi, un des théâtres les plus vastes et les mieux aménagés de Rome. On y donne des opéras généralement. C’est là, je crois qu’a été monté cet hiver Parsifal. Cabiria se présentait donc sous les meilleurs auspices, ce qui n’est pas indifférent dans la ville des augures. A voir la publicité abondante et habile, on été rassuré sur le sort des lévriers. Les quirites allaient pourvoir à l’entretien du chenil de course. Leurs ancêtres savaient dépecer les victimes et lire dans les entrailles. On n’en demandait pas tant aux descendants. Hélas le S. P. Q. R. — entre parenthèses, le premier des groupements désignés par des lettres — n’a pas montré beaucoup d’empressement. Les Romains n’ont pas apporté toute la viande rouge nécessaire, mais quelques escalopes pâles de vitello que les lévriers arrosent d’un fiascone d'acqua marcia. Lugeta canes! N’est-ce pas un signe des temps que l’écrivain qu’on pouvait appeler le champion du verbe contemporain ait renoncé — pas pour toujours, j’espère — à l’usage de la parole? Le virtuose le plus souple, le plus varié dans l’art d’exprimer par des mots d’innombrables et splendides images douterait-il de la puissance verbale ? Pourquoi ce poète sonore qui. t — --- ^ I * 4 * t * * * + * hispano^films Directeurs : MARRO ET "BANOS M M M GRANDE MARQUE =ESPAGNOLE= BARCELONA. Craywinckel, 20, S. G. PARIS. 14, Rue Bachaumont I * * * 4» I * * 4 ♦ ♦ * t ♦ „