Cine-Journal (1914)

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Année. N» 300 23 Mai 1914 Ciné= Journal Organe Hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur : G. DOREAt) flBOnrîEMEMTS : FRANCE Un an 10 fr. • ETRANGER Un an 12 fr. Le Numéro : 25 cent. Paraît le Samedi Rédaction & Administratiol 30, Rue Bergère P^IS TÉLÉPHONE Gutenberg : 61-64 Les Jardins Zoologiques se meurent Le Cinéma les remplacera Je ne suis pas de ceux qui, généralisant un peu vite, s’écrient avec conviction : (( Ceci tuera cela! » et paraissent convaincus que chaque invention nouvelle enterre le passé. Je crois, au contraire, que rien ne meurt tout à fait. Sur la route infinie du progrès, nous marchons parmi des ruines : cela est vrai, mais ces témoignages de ce qui fut sont indestructibles, et s’accommodent fort bien avec le présent. Le cinéma ne tuera pas le théâtre, pas plus que la photographie — même animée — n’empêchera les hommes de fixer sur la toile les aspects et les couleurs de la nature. Il apparaît cependant que le film remplacera dans un avenir assez prochain différentes formes de la curiosité humaine, et notamment, les jardins zoologiques si chers à notre enfance. Ces ménageries permanentes, vieilles comme le monde, connurent jadis une faveur sans pareille. Elles attirèrent longtemps les bonnes foules badaudes. Aujourd’hui même, dans les villes qui possèdent encore un parc pour les fauves et les animaux exotiques, chaque dimanche dé verse autour des cages d’innombrables bourgeois au cœur placide, accompagnés de femmes et d’enfants émerveillés. Les soldats nonchalants y traînent une oisiveté sans argent car ces jardins sont publics et souvent gratuits. Mais il est arrivé que, faute de crédits, les animaux se sont faits rares dans les cages officielles. Nous savons tous à Paris que le Jardin des Plantes agonise, et que le jour n’est pas très éloigné où il se verra simplement exproprié par quelque puissante société immobilière. Les dernières otaries, les singes suprêmes et le dernier survivant des éléphants, seront achetés par un metteur en scène cinématographique et les promeneurs du dimanche iront... ailleurs. Et je sais où ils iront. Ne pouvant voir des rhinocéros en chair et en os, ils demanderont à l’écran de leur en offrir la vision animée. Le cinéma deviendra le seul jardin zoologique riche et pratique. Infiniment plus complet, il permettra aux imaginations populaires de connaître toutes les espèces animales en quelques quarts d’heure. Les titres seront explicites et précis. Au surplus, quel charme