Cine-Journal (1914)

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— 131 — DERNIÈRE HEURE A LA SOCIÉTÉ DÉS AUTÉURS La Sous-Commission du cinéma de la Société des Auteurs Dramatiques, 1 0, rue Henner, s’est réunie samedi dernier de 2 h. 1 /2 à 4 h. 15. La Société des auteurs était représentée par MM. Hennequin, de Flers, DecourCELLE, COOLUS. La Chambre Syndicale du Cinéma par : MM. JoURJON (éditeurs) , AuBERT (loueurs) , BrÉZIllON (directeurs) . Les représentants de la Chambre Synicale ont pû constater que les auteurs étaient animés vis à vis de notre industrie des dispositions les plus conciliantes en effet, il leur a seulement semblé que le cinéma ne rapportait pas aux auteurs ce que ceux-ci lui apportaient. Sans vouloir obérer ni écraser les théâtres cinématographiques, il leur a paru qu’il était désirable, dans l’intérêt même de l’industrie, d’orienter celle-ci dans le sens d’une collaboration plus intime avec les théâtres réguliers. Plusieurs de ces Messieurs estiment qu’il y a un avenir certain pour les théâtres mixtes (théâtre et cinéma combinés) et prévoient en tout cas, dans un avenir prochain, des traités spéciaux avec les théâtres leur donnant la faculté de présenter, soit à des jours différents, soit au cours d’une même représentation, des pièces et des films. Un des commissaires-auteurs estime qu’il ne lui paraît pas impossible qu’une entente étroite intervienne entre une grande société d’éditions cinématographiques (spécialisée dans les adaptations d’auteurs) et la Société de la rue Henner, dans le but de fondre en un tout harmonieux des intérêts jusqu’ici opposés. Cette éventualité ainsi que celle des traités que la Société pourrait accorder aux théâtres réguliers, à l’exclusion des théâtres-cinémas, mettrait ces derniers en état d’infériorité réelle sur leurs concurrents. Le représentant des éditeurs a précisé qu’il ne lui paraissait pas de l’intérêt des auteurs de réclamer si peu que ce soit aux directeurs de salles ; beaucoup d’entre eux se débattent au milieu de difficultés financières très graves. Accablés par le droit des pauvres, les nouvelles patentes, les charges de police (et bientôt de censure) ils ne pourront indéfiniment résister et devront se résoudre à l’inévitable : la fermeture. La consommation du film en France, et par suite les intérêts des auteurs, s’en ressentiraient certainement. D’autre part, il est à craindre qu’une charge nouvelle, si minime soit-elle, au profit des auteurs français, n’oblige les directeurs à s’approvisionner uniquement, soit de films libres de droits, soit de films étrangers soustraits à la taxe. Ce double danger va à l’encontre des intérêts des auteurs. Le cinéma est, et restera, en grande partie, le fait des praticiens qui, mieux que personne savent jouer de ses effets spéciaux. Ces praticiens, rompus au métier, puiseront dans le fonds commun des idées générales autant et plus de situations cinématographiques qu’il ne sera nécessaire. Enfin, les films étrangers compléteront les programmes au mieux des exigences de tous. On peut estimer la production mondiale hebdomadaire à 70.000 mètres au minimum; 42 à 45.000 mètres sont dès aujourd’hui soumis au choix des loueurs et des directeurs. Sur ce métrage 8 à 10.000 mètres seulement sont d’origine française. Parmi ces 1 0.000 mètres, un maximum de 2 à 3.000 mètres peut être qualifié films d’auteurs. Ceux-ci ne représentent donc pas la vingtième partie de la production mondiale. Si MM. les auteurs veulent considérer que le marché français peut aisément s’alimenter avec un métrage de 6 à 8.000 mètres par semaine, ils se rendront compte du danger certain qu’il y aurait pour eux à inciter les exploitants à choisir ce métrage parmi les films libres de droits ou étrangers; à ce jeu ils risqueraient de perdre le bénéfice actuel certain qu’ils retirent du droit d'édition. Selon le représentant des éditeurs, il n’y a pas lieu de changer quoi que ce soit au système actuel. Les auteurs trouveront dans toute la corporation le désir le plus sincère d’asseoir ledit droit sur les bases les plus équitables; mais dans les circonstances que traverse actuellement l’industrie, au moment où la production est supérieure de 12 à 15 fois à la consommation réelle, il ne lui paraît pas qu’il soit opportun d’ajouter à ce droit d’édition un droit de représentation analogue à celui qui fonctionne dans les théâtres. Ce droit est, dans ce cas, légitime; quand le public fait un succès de telle ou telle pièce, il est juste que son auteur en retire un bénéfice proportionnel. Le cas n’est plus le même au cinéma où le public n’est pas amené par le désir de voir telle œuvre de tel auteur, mais par l’attrait d’un spectacle coupé et varié, composé de vues