Cine-Journal (1914)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

7» Année. — W 302 6 Juin 1914 Ciné=Journat Organe Hebdomadaire de l’Industrie Cinématographique Directeur : G. DOREAD AbOMMEMEMTS : fRANCB Un an 10 fr. • ETRANGER Un an 12 fp. Le Numéro : 25 cent Parait te Samedi Rédaction & Administratioi 30, Rue Bergère P^IS TÉLÉRHONE Gutenberg : 61>54 “ L’AIGLON ” Les grandes premières cinématographiques se succèdent à Paris avec îa rapidité que le succès ne peut manquer d’engendrer. Nous avons donc eu, cette semaine, au Châtelet, s’il vous plaît, la représentation de l’AlGLON. Nous l’attendions avec impatience parce qu’elle semblait, à tout le monde, la consécration, par le film, d’une œuvre généralement appréciée, et que les vrais artistes se demandaient — sans l’avouer — si la sonorité des vers de M. Rostand passerait avec le panache français dans les scènes puremerlt descriptives créées sur l’écran, par notre sympathique et distingué camarade M. Chautard, pour la Société des Films « Eclair ». Je n’entreprendrai pas de vous dire par quels traits l'Aiglon, du Châtelet, se distingue de l'Aiglon de Mme SarahBernhardt. Ce serait faire un vain travail. La grandiloquence verbale et le don de l’image si caractéristique du talent de M. Rostand, ne peuvent pas trouver leur expression dans le film : ce qui parle à l’oreille, fut-ce à l’oreille d’un âne, n’est que du son. Mais l’image s’adresse aux yeux; elle veut, pour être comprise, des qualités exceptionnelles. Je veux dire qu’elle doit être vraie, claire, synthéti que et que, tous les yeux la regardant, elle ne s’attarde pas à des subtilités de race, d’esprit ou de nation. Il a donc fallu que le metteur en scène, tout en s’inspirant de la pensée du poète, trouve le moyen de chanter sa gloire par une transposition très spéciale, à la façon des illustrations, qui ont charge de faire comprendre un roman écrit par des lignes et de la couleur. L'Aiglon cinématographique — dont Mme Sarah-Bernhardt a pris quelque ombrage — peut se prévaloir de ces hautes qualités; c’est un film essentiellement pictural. Les scènes en sont tracées d’une main sûre, par un artiste qui, tout en respectant les idées vives de l’œuvre théâtrale, les a transformées, au point qu’elles dépassent parfois, en splendeur esthétique, les limites de la poésie descriptive. Je n’ai pas entendu chanter les vers de M. Rostand. Je l’ai lu parfois sur l’écran. Mais j’ai trouvé quelque chose de mieux, c’est-à-dire, dans un cadre divinement silencieux, l’évocation de tous les rêves chers au créateur de l'Aiglon. L’évocation des morts de Wagram a soulevé, dans la salle, à la première, un enthousiasme formidable, dans lequel il était facile de reconnaître