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Cine-Journal (1914)

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— 18 — A VHeure... A l’heure où paraîtront ces lignes, le Président de la République honorera de sa présence la représentation donnée au GaumontPalace (Hippodrome) , sous les auspices de la Municipalité parisienne, en l’honneur des Délégations des Municipalités étrangères actuellement à Paris. Nous saluons très respectueusement M. Poincaré qui, dans ces circonstances heureuses, donne à nos aimables hôtes et à la France cinématographique, le témoignage de sa haute et indiscutable attention. * Une Œuvre Itala-Film, depuis longtemps déjà, ne connaissait que le succès, avec l’œuvre de Gabriele d’Annunzio elle triomphe. Nous avons eu le privilège d’assister jeudi, à 3 heures, à la présentation officieuse du film Cabiria qui, au point de vue artistique, dépasse tout ce que l’on peut imaginer. Nous reviendrons naturellement sur Cabiria, mais il nous faut rester que ce scénario est d’une puissance incomparable et que Gabriele d’Annunzio vient de donner, ainsi que ItalaFilm, une œuvre qui restera inscrite dans les annales de la cinématographie historique et théâtrale. Judicieuses Réflexions w%% Décidément, le cinématographe occupe partout une place qui s’étend de plus en plus. Nous avons sous les yeux un article du Courrier Australien, édité à Sydney, qui se trouve être en parfaite communion d’idées avec notre manière de voir. L’auteur s’occupe particulièrement du geste et déclare que le cinématographe est nécessaire et doit occuper une place importante dans le matériel de l’enseignement dramatique. La cinématographie, dit-il fort judicieusement, a rendu service aux acteurs en leur faisant gagner de l’argent. Quelques-uns y amassent de véritables fortunes, d’autres y trouvent largement les ressources que le théâtre leur marchandait. Quand on « fait du cinéma » la matérielle est assurée; on peut « faire du théâtre » poulie grand art. La popularité qu’on acquiert d’un côté consolide la situation qu’on tachait d’édifier d’autre part. Or, rien n’est plus juste, le cinématographe est encore utile aux acteurs d’une seconde manière; il leur permet de se voir jouer euxmêmes. Le miroir ne produit pas le même effet; lorsque certains orateurs, les acteurs, les danseuses étudient leurs attitudes et leurs gestes devant une glace, ils se regardent directement et le fait de se regarder détruit la spontanéité du mouvement. En effet, jamais l’exécution d’un mouvement en se regardant, n’aura la même sincérité, la même vérité que s’il est exécuté en ne se regardant point, ou voire même en ne s’observant pas. Devant l’appareil cinématographique, les acteurs jouent sans se voir jouer; ensuite, l’écran leur révèle le résultat. Ils en sont quelquefois surpris; toujours ils peuvent en tirer profit. Ils en éprouvaient instinctivement le besoin. Ces gens qui passent la moitié de leur vie sur la scène et dans les coulisses, n’ont pas plutôt une soirée de liberté qu’ils s’enferment dans une salle de spectacle pour voir jouer leurs camarades. Aux répétitions générales qui se donnent l’après-midi, les acteurs et les actrices sont ordinairement nombreux; ils gâtent même le plaisir des autres spectateurs, car ils ne s’intéressent point à la pièce, mais commentent et critiquent sans répit le travail professionnel des interprètes. Quand on aime le théâtre en « bon public », il ne faut pas s’y trouver dans le voisinage du monde des théâtres ; on apprendra, sans le vouloir, la biographie, les succès, les échecs, les qualités, les insuffisances, les passions, les vices, les intrigues, les aventures de tous les acteurs et de toutes les actrices ayant un rôle dans le drame ou dans la comédie, — mais on n’entendra pas un mot de l’œuvre qu’on voudrait juger. En étudiant le jeu de leurs camarades, les artistes espèrent sans doute corriger ou perfectionner leur propre manière. En s’étudiant euxmêmes sur l’écran, ils se corrigeront mieux. Combien — et des meilleurs — observeront ce que leurs admirateurs n’osent pas leur signaler : un tic fâcheux, un mouvement de tête ou de main fréquent, monotone, agaçant. Le directeur, le metteur en scène, le timide auteur donne un conseil aux acteurs subalternes; mais ils ne se permettraient pas de signaler à la grande artiste, à l’illustre comédien, tel défaut qui leur nuisent partout aux yeux du public. Le film sincère s’en chargera sans ménagement.