Cine-Journal (1914)

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— 116 — et on les voit se disperser, enrichis des dépouilles de leur vaincu. Eh bien ! ces combats que les savants avaient devinés, qu ils avaient décrits avant de les avoir vus avec cette netteté, le cinématographe a pu nous les montrer. Et ce ne fut pas une minime admiration que celle que suscita, il y a quelques mois, devant les membres de 1 Académie de médecine, le déroulement de films où cette lutte se trouvait représentée. Et puisque nous parlons du sang où se livrent de pareils combats, — le plus souvent à notre insu! — n’oublions pas de dire que le cinématographe allié à l’ultra-microscope, a pu nous y faire découvrir la présence de corps insoupçonnés, telles que ces petites particules graisseuses, appelées « hémokonies », qui sont agitées d’un véritable mouvement brownien, et qui se trouvent en abondance dans le sang pendant la digestion des corps gras. Il n’est pas jusqu’aux règles qui président aux mouvements des globules rouges, qui n aient pu être étudiées à l’aide de ces nouveaux modes d’investigation. On a réussi à connaître, par ces moyens, l’influence que l’électricité pouvait exercer sur les globules sanguins, et l’on a pu apprécier de visu l’importance thérapeutique que pouvaient avoir certains médicaments chargés d’une légère quantité d’électricité et qui sont directement injectés dans le sang d’un malade. Les microbes sont, eux aussi, entraînés comme les globules du sang par le courant électrique, mais ce n’est pas toujours dans le même sens. C’est ainsi que les trypanosomes, lorsqu’on fait passer le courant, se dirigent vers le pôle négatif, tandis que les globules sanguins sont, au contraire, entraînés vers le pôle positif. Le bacille de la fièvre typhoïde est, lui aussi, attiré vers le pôle négatif, tandis que le coli-bacille est attiré vers le pôle positif. Il est bien difficile, jusqu’à présent, d’ex« pliquer ces différences, mais peut-être faut-il voir là la raison du phénomène de l’agglutination des microbes sur lequel les médecins basent fréquemment leur diagnostif positif. La chimie physique avec l’étude des mouvements browniens, la chimie organique avec l’étude du phénomène de la digestion, la physiologie cellulaire avec l’étude des mouvements protoplasmiques constituent autant de sujets différents que le cinématographe a permis d’aborder utilement. On a même réussi à pénétrer jusqu’au phé nomène de la division cellulaire qui constitue 1 un des mécanismes les plus secrets de la manifestation de la vie. Cette division a été saisie dans ses différentes phases et cette étude, faite par MM. Commandon et Joly, fut extrêmement fertile. Ces expérimentateurs ont recueilli le sang du cœur de tritons abondamment nourris après un long jeûne et dont beaucoup de globules étaient en train de se diviser. Les enregistrements de ces divisions ont été faits à un grossissement de 150 diamètres sur le film (ce qui donne sur l’écran 15.000 diamètres) et à raison d’une image toutes les secondes. On est arrivé ainsi à faire figurer usqu’à 80 divisions cellulaires sur le même film : la phase d’étranglement qui dure normalement dix minutes ne durera pour le spectateur que quinze secondes et cette rapidité donnera au phénomène une marche beaucoup plus nette et saisissante. Au surplus, les modifications subies par le noyau de la cellule, la formation des pôles d’attraction vers lesquels se dirigent les traînées protoplasmiques, etc..., tout cela est enregistré d’une façon vivante et si l’on songe que le phénomène dont on aperçoit ainsi les phases se succéder est celui en lequel consiste la continuation si fréquemment symbolisée de la vie, la croissance des tissus, la formation des organes et celle, en définitive, des êtres vivants, on ne peut se défendre d’une sensation d’émerveillement en le voyant se dérouler mû par on ne sait quelle force divine. Mais pour réussir l’enregistrement de ces phénomènes, les opérateurs ont recours à un stratagème qu’il faut connaître. On ne se figure que difficileemnt la façon dont on parvient à projeter l’épanouissement d’une fleur, la germination d’un grain de pollen, la naissance d’un moustique, la segmentation des œufs d’oursins. La chose est pourtant très simple : on peut projeter les photographies inscrites sur les films avec une vitesse différente de celle qui a présidé à la prise des vues. Dès lors, si l’on a effectué une prise de vues ralentie et si l’on accéléré la vitesse des mouvements à la projection, il sera facile de nous faire voir des mouvements qui nous demeuraient invisibles à cause de leur extrême lenteur. Au nombre de ces mouvements, il faut placer la croissance des végétaux que nous ne percevons pas parce qu elle s effectue lentement et qui devient, au contraire, visible et saisissante, au cinéma, lorsqu on augmente