Cine-Journal (1914)

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— 25 flütoup de r “ AIGLON ” Il n’y aura pas d’affaire Sarah-Bernardht*Rostand Le Ciné-Journal a publié dans son dernier numéro le texte complet de la requête introduite par Mme Sarah Bernhardt contre M. Edmond Rostand, au lendemain de la première représentation de l’Aiglon « cinématographique » au Châtelet. La grande tragédiennne revendiquait en des termes précis le monopole exclusif sur l’œuvre de son auteur favori. Nous pensons que ses prétentions étaient excessives. Comment admettre en effet qu’un directeur de théâtre possède un droit de propriété sur les œuvres qu’il a montées et puisse interdire au créateur même de ces œuvres la faculté de les illustrer par l’image vivante? Les traités passés avec la Société des auteurs disent bien qu’une pièce peut demeurer indéfiniment au répertoire d’un théâtre sous certaines conditions de représentations. Mais ces contrats s’ils étaient étendus en fait aux adaptations, lyriques ou autres, seraient parfaitement léonins. Mais les tribunaux n’auront pas à trancher ce litige. Les premières passes de procédure commencées entre les belligérants s’achèvent dans la grâce et dans la poésie : le papier bleu de nos huissiers se couvre de galanterie et de pieuse chevalerie. Voici, pour le début, la dépêche que M. Labat a adressée au nom de M. Rostand à M'’ Clunet, avocat de Mme Sarah Bernhardt : Cambo-les-Bains, 5 juin. M. Edmond Rostand me charge de vous communiquer la dépêche suivante qu’il adresse à M® Clunet : « Maître, j’ai l’honneur de vous aviser que je me couperais plutôt la main que de constituer un avocat contre Mme Sarah Bernhardt. Aucune force humaine ne pourrait m’obliger à me défendre contre elle. Vous parlerez donc seul. Il me suffit d’avoir expliqué à ma grande amie la nécessité où je me suis trouvé un moment de laisser tirer des images de mon œuvre. Devant tout autre, je maintiendrais un principe qui intéresse tous les confrères; mais devant elle, je m’incline comme ils feraient tous. (( Je déclare que ce qu elle veut est tou jours bien. Je lui abandonne, si ce dédommagement peut satisfaire ses avocats, la totalité de mes droits sur ces représentations cinématographiques qui la tourmentent et je baise avec respect et reconnaissance ses doigts, entre lesquels une assignation garde pour moi la grâce d’un lis. « Edmond RosTAND. » Mme Sarah Bernhardt, ne voulant pas demeurer en reste de chevalerie, a répondu par la dépêche suivante qui, souhaitons-le, mettra fin à l’incident : Dax, 6 juin. La dépêche d’Edmond Rostand coupe tous les arguments que j’invoquais. Au nom de la bienséance et des droits lésés, j’^avais supplié, il i; a deux mois, mon grand ami poète de faire retirer le titre l’Aiglon. Je vous en prie, lui disais-je, nommez ce cinéma « Fils de l’Empereur )) ou « Duc de Reichstadl » ou tout autre nom qu’il vous plaira, mais pas f’Aiglon. Il me répondit qu’à son profond regret mon désir ne pouvait être exaucé. Je fis donc procédure non contre lui que j’aime, mais dans l’espoir d’arriver jusqu’à ses lieutenants. Il répond qu’il m’abandonne tous ses droits, qui sont de douze pour cent, sur les bénéfices réalisés, après tous les frais payés faits par Hertz et Coquelin, lesquels annoncent, d’ores et déjà, avoir dépensé plus d’un million. Je pense donc que les droits du poète s’élèveront à deux cent mille francs, pour sa part. Je refuse ces deux cent mille francs. Je n ai jamais voulu d’argent d’Edmond Rostand. Je voulais sauvegarder ses intérêts et les miens, car Hertz annonce pour l’an prochain la Princesse lointaine, que j’attends, moi, depuis huit ans. Le geste donateur du poète appelait mon geste de refus. Je préviens mon illustre avocat, M® Clunet, l’avocat des causes justes, que je ne peux plus envoyer de lis bleu à mon poète. Je reste seule lésée, est-ce juste? Sarah Benhardt. L'ILIUSTHAZIONE CUIEHATOiÀFICi Le plus important journal de l’industrie Cinématographique en Italie. Paraissant 2 fois par mois Directeur-Propriétaire : Alfredo Centofanti yia T. CavaîlotH, 14 MILTiéN (Italie) CORRESPONDANCF EN FRANÇAIS