Cine-Journal (Jul - Sep 1911)

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4e Année N° 149 !•' Juillet 1911 Ciné = Journal Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DUREAU flBOMMEMEIlTS : FRANCE Uu an 10 fr. ÉTRANGER Un an 12 fr. Le Numéro : 25 cent. Paraît le Samedi Rédaction & Administration 30, Rue Bergère PARIS TÉLÉPHONE -16-1-5* i Le Triomphe du Cinématographe Le public des cinématographes, celui qu'on appelle le gros public pour l'opposer à je ne sais quel autre sans doute plus fin, a fait cette semaine le plus chaleureux accueil aux divers films édités poulie Couronnement du roi d'Angleterre. Savamment cuisiné par l'attirante réclame de nos impressarios, il s'est porté en foule devant les écrans, afin de voir revivre le fastueux cortège de Londres et l'imposante parade de Spithead par quoi s'affirma la gloire britannique à la face du monde. Cette mystique et féodale consécration d'un roi n'aura donc pas eu seulement pour témoins les innombrables curieux qui la virent à Londres. Grâce au cinématographe, on peut dire qu'elle s'est déroulée devant l'humanité entière et je puis dire qu'il y a là quelque chose de nouveau. Naguère le soin de répandre ces sortes de solennités appartenait à la presse, qui fut ainsi longtemps la grande semeuse d'idées et d'émotions. Voici que sa royauté chancelle. L'illustration, qui tient une place prépondérante dans toutes les grandes feuilles, est détrônée par le film. Et rien ne prévaudra contre ce progrès car la cinématographie n'est pas seulement une image, une parcelle immobile d'un vaste spectacle, un cliché, mais la reproduction intégrale du spectacle — l'illusion même de la vie. Sans nier l'attrait des photographies que nous avons pu voir pour le couronnement de Georges V dans les quotidiens et les pédiodiques, je dis qu'elles « n'existent plus » dès que paraît le film. Le caractère d'un cortège étant précisément d'être en marche, de se dérouler en harmonieux mouvement, un instantané ne donne rien de sa valeur figurative. Il immobilise ce qui, par définition, marche, vit, circule. Seul le film en épouse parfaitement le sens. Le public ne s'y trompe pas et commence à regarder sans attention les illustrés que la cinématographie tuera très certainement. Au surplus, le journal n'a déjà même plus la supériorité de paraître bon premier. Nous avons vu à Paris le film du couronnement dès le soir même alors que les grands quotidiens ne purent en donner le récit illustré que le lendemain matin. Ce fut une profonde surprise poulie public et j'ai dû pour ma part expliquer à bon nombre de gens comment les éditeurs avaient réalisé ce tour de force. J'avoue, à ma honte, que je n'ai pas persuadé tout le monde et que certaines personnes restent convaincues qu'il y a supercherie dans nos façons. Cela est