Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

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vient à son heure, répond au désir de beaucoup et flatte justement notre fierté corporative. Mais j'estime — et ceci n'est qu'une opinion personnelle — que nous devons la réaliser avec une extrême prudence et nous garder d'un enthousiasme trop rapide. On voudra bien m'excuser d'une franchise que je crois nécessaire: mais il me faut cependant la faire valoir. Quelques journaux français mènent en ce moment une campagne formidable, dont le but le plus clair est de demander au pays l'argent que ne procure pas le budget pour porter au plus haut point notre défense nationale aérienne. C'est dire que l'on nous fait offrir des aéroplanes au Ministère de la Guerre. C'est parfait. Mais le zèle patriotique, soufflé par la grande presse, porte en lui quelque chose d'offensant pour certains pays avec lesquels nous avons des relations parfois délicates — selon l'ordre de la fatalité historique. Or, je ne sais pas s'il convient au monde cinématographique de se mêler, par une intervention collective, aux mouvements populaires. Nous sommes une industrie profondément « mondialisée ». Nos appareils, nos films, nos artistes, nos scénaristes répandent à travers les nations une richesse, un plaisir et une instruction incomparables, parce que tous ces dons fleurissent dans la paix. Nous échangeons avec l'Italie et l'Allemagne des produits industriels dont 1* vente crée de l'or et de réciproques sympathies. En un mot, nous faisons des affaires suivies qui assurent des relations cordiales. Ne croyez-vous pas que nous commettrions un manquement à la courtoisie commerciale en ouvrant dans les colonnes d'un organe corporatif — qui ignore toutes questions étrangères — une sousctiption d'ordre patriotique ? Le rôle d'un journal professionnel est de favoriser tout ce qui peut servir la profes sion... et non ce qui risquerait de la desservir. Je suis — nous sommes — pour la cinématographie triomphante, qui n'a rien à attendre de la campagne actuellement menée par les grands quotidiens populaires. Les gestes — si nobles soientils — de nos confrères ne sont pas à leur place ici, et c'est pourquoi je me garderai d'ouvrir une souscription dans le CinéJournal en faveur de l'aviation militaire. Il reste que, dans le privé, chacun de nous fera ce qu'il croira devoir faire. Nous avons mille moyens de participer à l'enthousiasme des foules et à la propagande organisée. M. Sylvain Brémond préconise les représentations à bénéfice et les quêtes dans les cinémas. Rien n'est plus judicieux. Rien n'est plus positif, et son idée est justement celle dont M. Fontanes, directeur du Châtelet, s'est déjà fait l'interprète. Mais que notre action ne s'exerce pas directement et collectivement! Qu'elle n'engage pas la cinématographie française! C'est ce que je souhaite de tout mon cœur, étant de ceux qui ont foi dans la courtoisie des peuples. Je ne me vois pas du tout ouvrant une souscription dans les colonnes du Ciné-Journal pour acheter, en temps de paix, des canons et des mitrailleuses. Pourquoi le ferai-je pour des aéroplanes, dont on nous assure qu'ils sont merveilleux à détruire nos clients d'outre-frontières? G. DUREAU. Monsieur, depuis 11 ans dans le ci"■ néma, ayant créé et administré nombreuses exploitations importantes en France, ayant lancé et dirigé plusieurs agences cinématographiques à l'étranger, connaissant à fond la partie et certain de réussir ; marié a dame jeune et instruite partageant le travail, libre de tous engagements, examinerait de suite toute proposition pour Paris, France ou étranger. — Ecrire ou voir (i B... 28, rue Bergère.