Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

sition sont multiples: nous pouvons, comme l'indique la figure 4, par câbles passant dans les œillets, tirés au moyen d'un tambour ou petit treuil à vis T, obtenir une tension convenable pour l'ensemble, figure 3. Si nous revenons à la figure I , nous remarquerons en C, partie haute de l'écran, une conduite d'eau distribuant une nappe liquide très faible venant ainsi humecter la toile en descendant peu à peu vers le bas pour être reçue dans la gouttière G; le débit de l'eau doit être extrêmement faible et a pour but de maintenir l'étoffe humide, en laissant dans chaque maille du tissu, une légère gouttelette d'eau. C'est pourquoi j'ai dit qu'il n'était pas indis Fioure 3 pensable de recourir à une étoffe absolument pleine. Dans quel bul cel emploi d'une nappe d'eau? Est-ce pour rendre la toile plus transparente? Pas précisément. L'écran liquide ainsi réalisé par cet ensemble de gouttelettes sup porté par les fils du tissu sera l'écran vaporeux idéal qui va créer cette atmosphère tanl désirée, Ici comme pour la toile d'araignée qui recevait l'eau pulvérisée d'un arroseur automatique et donna l'illusion d'une jolie nappe liquide à l'ancien directeur du théâtre national de l'Opéra, M. P. Gailhard, lui offrant l'idée d'un truc illusionniste original, monté du reste à ce théâtre, dans un décor représentant la grande cascade du Bois de Boulogne; nous obtiendions un effet changeant, caractéristique de la sensation d'atmosphère. Comme on voit, le moyen est simple et fort économique; il y a, du reste, un peu plus, la projection échauffe l'écran, l'humidité tend à disparaître car elle se résoud en de très légères vapeurs tendant à s'élever; si notre écran n'était pas alimenté par en haut, il reprendrait son opacité première, ici il n'en est rien et la vapeur d'eau sans cesse renouvelée constituera un écran vaporeux, notre projection sera en tous points analogue au système de l'évocation des ombres sur la fumée (1) dont j'ai eu l'occasion d'entretenir les lecteurs du Ciné-Journal. Enfin, on peut obtenir davantage et par emploi de projecteurs à lumière colorée et changeante LL, dont le faisceau s'épanouira en lame mince, venant à jour, frisant sur cette mince couche liquide; la lumière maintenue par réflexion totale, va colorer celle-ci comme il en est dans le système des fontaines lumineuses, soit d'un ton uniforme, soit de tous locaux, séparés ou fondus, donnant à l'ensemble ou à telle ou telle partie de l'image, une coloration lumineuse qui augmentera la vie de la scène représentée et l'offrira plus intense que nature", comme il doit toujours en être dans ce qui demeure, en fait, une représentation théâtrale. Que ces projecteurs ou boîtes à lumière LL, figurées ici de façon plutôt conventionnelle, soient commandés électriquement par emploi d'un clavier ou combinateur, il sera possible à l'exécutant de jouer sur celui-ci des harmonies lumineuses, de créer là où il faut, telle ou telle fanfare colorée, tout comme pianiste ou organiste régleront sur le clavier de leur instrument les diverses modulations ou mélodies qu'ils désirent. Le lecteur sera convaincu, je l'espère, qu'il peut réaliser avec peu de dépenses et sans gros imprévus, la véritable projection d'art. Si à la projection en couleurs naturelles, vers laquelle nous nous acheminons peu à peu, non ajou tons comme appoint les ressources de cette atmosphère brillante et colorée, nous aurons approché de plus en plus de cette illusion par dm /.,. . Fat