Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

La Question des Droits d'Auteurs AU CINÉMATOGRAPHE {Suite ci fin) Si les mesures proposées devaient être adoptées, dit-on encore, les exploitants auraient vite fait d'y mettre bon ordre. Que Messieurs les auteurs modèrent leurs exigences, ajoute-t-on, car les exploitants pourraient bien leur jouer le bon tour de ne plus représenter les films composés d'après leurs œuvres. Ils s'entendraient pour former leurs programmes en n'utilisant que les bandes « indépendantes » d'où qu'elles viennent. Parfait, s'il existait des bandes indépendantes! Mais comme ii est impossible de s'imaginer un scénario sans auteur, une simple vue d'un cortège ou d'un événement quelconque de la rue sans auteur, celui-ci fut-il l'opérateur qui a pris la vue, il faut bien reconnaître que la bande « indépendante i) est un mythe. J'entends bien que certains auteurs peu exigeants, certains modestes compositeurs de scénarios, souvent les plus goûtés du public, les simples metteurs en scène, ne formulent pas encore très haut leurs revendications, mais qu'on ne s'illusionne pas. Ils ne tarderont pas à exiger leur part de rémunération et ils n'hériteraient certes plus un moment si, boycottant ies films des auteurs connus et réputés, les exploitants voulaient, pour servir leurs intérêts personnels, profiter du fruit de leurs efforts ~>our alimenter gratuitement leurs programmes. Ce serait pour les exploitants se livrer bénélolement à leur merci et les engager à augmenter leurs exigences en raison directe des besoins des directeurs d'exploitations. Sans compter qu'en dehors de ce côté purement commercial de la question, il ne faut pas négliger le côté artistique. Comment répondre aux aspirations tous les jours plus hautes de l'art cinématographique; comment satisfaire les goûts tous les jours plus raffinés du public si l'on ne lui présente pas les œuvres de nos plus grands écrivains et dramaturges, interprétées par les meilleurs artistes de la scène? Crainte bien peu sérieuse encore que celle de la formation d'une vaste coopérative d'édition ou de location de films par les exploitants, car il leur faudra toujours des auteurs, quels qu'ils soient, et payer leur collaboration. Il ne s'agit pas, en effet, d'élaborer un projet de loi, mais de respecter une loi existante. Certes, il faut conclure des contrats, ce qui est impossible si l'on n'est au moins deux, mais c'est précisément pour cela que composer un programme sans payer des droits d'auteur est une chimère; c'est pour cela qu'il faudra fatalement en arriver à trouver un terrain d'entente entre les auteurs et les exploitants et que, pour ceux-ci, la question se réduit à savoir non pas s'ils doivent paver, ce qui n'est pas douteux, mais co'ivnent et combien ils devront payer. A cet égard, il faut souhaiter que la conciliation se fasse en respectant les intérêts légitimes des deux parties. Les exploitants ont intérêt à composer de beaux programmes et à faire passer des vues à succès. Ils ne peuvent les obtenir qu'en rémunérant les auteurs qui les leur fournissent et en les taisant participer dans une juste mesure, aux bénéfices que leur procurent les vues qu'ils ont créées. Ce n'est pas par le mode actuel de perception chez l'éditeur qu'ils peuvent y arriver c\ en se faisant par lui tant par copie vendue qu'ils seront assures de recueillir la complète rémunération de leurs productions. Ce n'est pas non plus ainsi que tous les auteurs seront récompensés de leurs efforts. Percevoir chez l'éditeur ou percevoir c^ez 1 exploitant revient au même, comme nous l'avons dit, au point de vue principe et pour démontrer que les exploitants avaient tort de s'écrier qu'on voulait leur imposer des obligations nouvelles. Ils ont toujours payé jusqu'à présent. Mais il n'ont pas payé tous les auteurs et ie les ont pas payés en proportion du bénéfice que leurs procuraient leurs œuvres. Les éditeurs doivent payer un droit d'édition; les exploitants doivent payer un droit de représentation, tout comme l'éditeur d'une pièce de théâtre ou d'une partition de musique doit payer un droit d'édition et le directeur qui représente publiquement la pièce ou exécute pu'eliquemea l'œuvre musicale, doit payer ses droits de représentation ou d'exécution. Ces droits doivent être en rapport avec le nombre d'exemplaires édi tés et avec le nombre de représentations données, ce qui revient à dire qu'ils doivent être mesurés au succès de l'œuvre. Ils doivent êtve perçus par tous les auteurs, par tous les collaborateurs les plus modestes soient-ils de l'œuvre cinématographique, corn