Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

les points de vue est, en général, de beaucoup supérieur à celui-là, ce n'est pas agir avec équité et il est regrettable que, de ce côté ci des Alpes, on ne l'ait pas compris... On fait grand bruit autour de l'attitude étrange des autorités, en ce qui concerne les film rapportés du théâtre de la guerre tnpolilaine. Lorsque, il y a quelques mois de cela, une maison de New-York édita des films représentant des scènes de la guerre, un cri unanime de réprobation s'éleva dans toute l'Italie et même aux Etats-Unis, parce que les Italiens étaient représentés d'une façon qui choquait leur patriotisme. Il y eut même une intervention diplomatique et, à la suite des réclamations formulées par l'ambassadeur d'Italie à Washington, le film incriminé fut retiré de la circulation. II ne passa d'ailleurs pas en Italie. Or, il arriva une chose invraisemblable, renversante! De nombreux opérateurs italiens ont obtenu l'autorisation de se rendre en Tripolilaine, au début des hostilités, pour y procéder à des prises de vues. Ils s'acquittèrent très consciencieusement de leur tâche au péril de leur vie bien souvent. Les films impressionnés par eux et qui sont l'expression de la vérité viennent d'être mis sur le marché. C'est à cette occasion que s'est produit un incident stupéfiant: la censure interdit la projection de beaucoup de ces films. Cette interdiction n'a, en elle-même, rien de bien étrange, quoiqu'elle puisse paraîtie un peu intempestive. Mais, elle s'explique, au fond, par le désir que l'on peut avoir dans les milieux dirigeants, d'éviter, à la population, le pénible spectacle de jeunes soldats, tombant sous les balles turques, pour ne se relever plus jamais. « Mou rir pour la patrie est le sort le plus beau ! » dit la chanson. C'est une affaire entendue, mais voir mourir les jeunes gens, même pour la patrie, n'a absolument rien de plaisant ni d'at trayant et certains spectacles sont de nature à faire naître, dans la masse, des sentiments qui pourraient se traduire par de dangereuses manifestations. Mais là où la chose devient fantastique, c'est lorsque les mêmes autorités autorisent la libre projection des fameux films truqué el faits de chiqué, que les autorités amérii une supprimèrent chez eux, sur la demande 'Je l'Italie. N'est-ce pas là de l'incohérence pure?... Puisque nous sommes sur le chapitre îles films tripolitains, je crois intéressant de \ous dire que ceux dont la projection a été interdite par les autorités, ne seront pas perdus pour tout le monde en Italie. Ils viendront prendre place auprès des autres films recueillis dans le but de constituer des archives vivantes et frappantes de la campagne italo-turque. C'est la première fois.; que le cinématograp! e aura servi, en temps de guerre à l' alimentation des archives d'Etat d'un pays. Ruggicro délia Caméra. CASINO DE BERCK-PLAGE Salle de Théâtre. 500 places pour CINÉMA Won», / i»"" traiter M. HANS, 236, Fcj StAntoine. PARIS BUREAU CINÉMATOGRAPHIQUE S, rue Campagne=Première, PARIS (Métro Raspait) APPAREILS CINÉMATOGRAPHIQUES et FILMS VENTE .. ÉCHANGE LOCATION F-«n GROUPES ÈLECTROGÈNES ET APPAREILS ELECTRIQUES TRFS BONNF8 OCCASIONS