Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

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BULLETIN ALBERT pour embrasser quelqu'un. Et ce quelqu'un, elle veut le revoir à l'instant même. Sa raison s'égare; sans se rendre compte de la légèreté de sa conduite, elle remet quelques vêtements, arrange un peu sa coiffure, jette un manteau sur ses épaules et sort. Un quart d'heure après, elle est devant la porte de son ami. Ciel! la clef est sur la serrure. Pourquoi? Il a dû oublier de la retirer. Quelle chance! Doucement, elle se glisse dans le salon. Quelle surprise elle va préparer à son ami!... Quelle surprise plutôt pour la pauvre Lina! Elle entend un bruit de voix dans la chambre voisine, elle écoute., une voix de femme! Et qu'est-ce que c'est qui traîne là, sur la chaise? Un tour de cou! La pauvre Lina est anéantie. Machinalement elle prend le tour de cou, le met dans son sac, et retourne chez elle, la mort dans l'âme. Six mois se sont écoulés, lorsqu'un jour Armand rencontre, à la promenade, son ancienne fiancée et le docteur de Becker bras dessus bras dessous. L'explication ne se fait pas attendre, Armand apprend, par un journal, que le mariage du docteur de Becker avec Lina va être célébré en l'église Notre-Dame, et que le dîner de noces aura lieu dans un restaurant très connu. A cette nouvelle, son cœur s'emplit d'amertume et de désespoir. Subitement, il conçoit une idée absurde, irréalisable. Que peut-il espérer encore, pauvre fou qu'il est! Il achète un magnifique bouquet de fleurs qu'il envoie à la jeune mariée, accompagné d'un billet dans lequel il la supplie de venir chez lui le soir même, si elle pense encore à lui, si elle a encore un mot à lui dire, ajoutant que demain ce sera trop tard. Ce bouquet, cette lettre causent une émotion très vive à Lina. Une voix intérieure lui dit qu'il faut faire ce qu'il lui demande, et peu après elle est chez lui, en mariée. Armand n'ose pas croire ses propres yeux, mais quand il sent autour de son cou ses bras si chers, il comprend qu'ils s'appartiennent elle et lui, et que cette fois-ci toutes les bornes vont s'écrouler devant l'immensité de leur amour. Au dîner de noces, on commence à s'inquiéter de l'absence prolongée de la mariée. Elle revient enfin. Sa figure, pâle et défaite, exprime l'angoisse. Sa mère et son mari l'interrogent en vain, elle se refuse à toute explication. Elle n'ose pas dire où elle est allée tout à l'heure, et encore moins que son ami lui a proposé de l'accompagner dans la mort qu'il vient de se donner, qu'elle a voulu le suivre mais, qu'au moment décisif, le courage lui a manqué. La pauvre femme se met à réfléchir à ce que va devenir l'existence après ce qui vient de se passer, elle en voit tout le vide, toute la désolation. Non, la vie lui paraît impossible maintenant. Elle retourne auprès de son ami agonisant, vide à son tour le verre fatal et s'affaise à côté de celui dont elle se considère comme la vraie fiancée... la fiancée de la Mort! Longueur : 875 mètres. — Affiche en couleurs te