Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

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L'obscurité de la salle constitue un facteur important qui, par le recueillement qu'elle produit, contribue, bien plus qu'on ne pourrait le croire à l'impression produite; l'attention du spectateur se trouve appelée et concentrée sur la projection lumineuse sans qu'aucune distraction puisse se produire du fait de la salle. L'effet résultant du mutisme des personnages est un des côtés les plus curieux du cinémathéâtre; le spectateur ne s'aperçoit pas que le personnage est muet, car, par un psychisme particulier, il perçoit, par illusion auditive, la phrase que lui-même met dans la bouche des personnages. Le spectateur, en quelque sorte, s'entend parler, et l'impression chez lui est d'autant plus forte que c'est lui-même qui imagine les phrases du dialogue muet. Il n'y a pas un spectacle dans lequel l'imagination du spectateur joue un plus grand rôle que dans le cinéma-théâtre. L'ART dans le cinéma-théâtre, c'est l'art de suggérer les rêves; aussi rien ne doit choquer le spectateur, sinon le rêve disparaît. Par contre, les bruits de la vie sor.l nécessaires, car le spectateur ne peut y suppléer par imagination, comme il le fait pour le dialogue. Quand un coup de fusil part sans eue l'accessoiriste en reproduise le bruit, le rêve cesse brusquement, car le spectateur est réveillé par l'invraisemblance d'un coup de fusil silencieux; il en est de même d'une assiette qui tombe et se casse dans un profond silence. ( h, a un a pu se rendre compte de l'influence suggestive du bruissement des vagues dans les projections au bord de la mer; en somme, les « bruits de la vie ■> sont m'-c i'^.hu" .1 h 1. 1 fection du spectacle. Quanl à l'accompagnement musical, en atIcndanl les compositions spécialisées, il n'est possible qu'à la condition d'être neutre, et alors il est extrêmement utile, on peut même dire indispensable, car il empêche de réaliser le mutisme des personnages. Quand, par contre, au heu d'être neutre, il s'affirme brutalement en sens opposé au sujet du film, c'est une chose abominable. J'ai vu une jeune fille endormir sa mère mourante en jouant d'une harpe, naturellement muette, pendant que l'orchestre jouait le « Sabre de mon père », de la Grande Duchesse, avec un brio infernal. L orchestre devra renoncer aux pots-pourris d'opérettes et d'opéras, aux quadrilles, marches bruyantes et refrains de cafés-concerts, pour aborder le genre symphonique neutre, ce qui, du reste, est à l'avantage des directeurs, puis que presque toute cette sorte de composition est depuis longtemps tombée dans le domaine public. Viens Poupoule! ne convient pas à la mort d'Yseult, pas plus, du reste, qu'une marche funèbre aux amusantes fantaisies de Prince. Yhcam. (,1 ; Abonne z=Vons AU Ciné=Journal ! A? C'est votre intérêt. LAmerica Art film 64, Rue Oberkampf, à Parla Métro : Pm-ntentler Met ù Votre disposition ses opérateurs de premier ordre et son matériel perfectionné et se chargera de Vos prises de Vues, tirages, titres, etc., etc.