Cine-Journal (Mar - Apr 1912)

Est=ce aussi la faute au Cinéma ?... On vient de découvrir, à Berlin, une fraude qui s'exerçait depuis de nombreuses années, au détriment des directeurs de théâtres de la capitale et plus particulièrement de leur caisse. C'est une vieille histoire que celle des lamentations des directeurs de théâtres berlinois, dont les recettes accusaient, avec une désespérante persistance, un déficit appréciable. Or, à défaut d'autre explication plausible, ces Messieurs, avec un touchant accord, attribuaient la cause de ces déficits au cinématographe qui, en réalité ne fait pas plus de tort aux théâtres à Berlin qu'à Paris. Mais voilà... Il y avait des fuites ignorées, insoupçonnées et comme il fallait quelqu'un pour en endosser la responsabilité, c'est sur le cinématographe qu'on dauba. Si Messieurs les Directeurs de théâtres berlinois, au lieu de s'hypnotiser sur les prétendus maléfices du cinéma avaient un peu mieux regardé autour d'eux et surveillé leursr propres intérêts, ils auraient, depuis longtemps, découvert le pot-aux-roses, sensationnel qui explique la c Maigreur des Vaches ». Presque tous les caissiers, billetiers des théâtres de Berlin étaient de mèche avec des marchands de billets auxquels ils cédaient, par quantités considérables, des billets de faveur manuscrits que ceux-ci revendaient à un bon prix. Le bénéfice était partagé par les compères. Grâce à un jeu de passe-passe très habile, facilité par les procédés de contrôle berlinois, ces billets de faveur restaient toujours ignorés des directeurs qui se creusaient la tête pour s'expliquer comment, avec des salles cependant bien garnies, la caisse restait vide ou presque. C'est M. Monti, directeur du « Neues Theater »> qui parvint, grâce à une habile surveillance policière, à trouver la clé de l'énigme. Etait-ce encore la faute au Cinéma? -^-as-fr.-E— < Les Perspectives du Cinématographe en Chine. La Chambre de Commerce de Londres vient de publier un rapport duquel il ressort que l'on n'attache pas toute l'importance qu'elle mérite à l'exportation d'articles cinématographiques en tous genres en Chine. La lanterne magique et les Ombres — « chinoises » comme de juste — ont toujours joué un grand rôle parmi les Célestes. Mais il semble que le Cinématographe soit en bonne voie de battre sérieusement en brèche les vieilles coutumes et de se substituer à elles. L'industrie européenne devrait, pour cela, se préoccuper un peu plus de ce vaste champ, à peu près encore vierge qui s'offre à son exploitation. Les affaires, à l'heure présente, sont concentrées, presque exclusivement, entre des mains allemandes et japonaises. En ce qui concerne les films, les « tries » ne sont pas appréciés et ce ne sont guère que les vues et les scènes prises sur le vif et naturelles qui possèdent la faveur de la clientèle. Les films représentant les phases de la grande semaine de Reims, ainsi que des inondations de 1910, ont obtenu à Tien-Tsin un stecès considérable. Il y a là un débouché de tout premier ordre que l'on aurait grand tort de ne pas apprécier à sa juste valeur et de négliger. BUREAU CINÉMATOGRAPHIQUE S, rue Campagne=Première, PARIS (Métro Raspaii) APPAREILS CINÉMATOGRAPHIQUES et FILMS VENTE == ÉCHANGE == LOCATION GROUPES ÉLECTROGÈNES ET APPAREILS ELECTRIQUES TRÈS BONNES OCCASIONS